Depuis le 2 avril 2025, de nouvelles règles s’appliquent pour entrer au Royaume-Uni dans le cadre du Brexit. Tous les voyageurs doivent obtenir une autorisation électronique de voyage, appelée ETA (Electronic Travel Authorisation). Cette demande se fait en ligne, avant le départ, et coute actuellement 10 livres sterling (environ 12 €). À partir du 9 avril 2025, ce tarif augmentera à 16 livres sterling (approximativement 19 €). Sans ce document, valable pendant deux ans, l’entrée sur le territoire britannique peut être refusée. Tous les voyageurs qui ont prévu des vacances en Angleterre, en Écosse, au Pays de Galle ou en Irlande du Nord dans un avenir proche sont donc en train de faire les démarches.
Sans surprise, les cybercriminels n’ont pas tardé à profiter de la situation. Comme le rapporte Zataz, l’entrée en vigueur de l’ETA s’est accompagnée d’une prolifération d’arnaques visant les touristes cherchant à se rendre sur le sol britannique. Le blog spécialisé indique avoir constaté la mise en ligne d’une montagne « de sites frauduleux imitant ceux du gouvernement britannique ». Le Service public fédéral Économie de la Belgique tire également la sonnette d’alarme au sujet des escroqueries qui profitent « de l’urgence des voyageurs et surtout, de la nouveauté de la procédure, encore mal connue », explique la RTBF.
« Les cybercriminels profitent des nouvelles démarches d’entrée pour piéger les voyageurs français avec des faux sites de réservation, des liens malveillants ou des offres trop alléchantes pour être vraies », ont constaté les chercheurs de McAfee.
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Des centaines d’euros de perdus
Ces sites web cherchent évidemment à se faire passer pour des plateformes officielles du gouvernement britannique et proposent aux internautes de demander une autorisation électronique de voyage. Pour berner les victimes, les sites factices reprennent à la lettre le design des institutions officielles britanniques. Les escrocs se servent aussi d’adresses URL presque identiques à celles des sites des autorités. Ils proposent ensuite de passer par une procédure accélérée avant d’obtenir l’ETA le plus vite possible.
Trop souvent, les pirates ne se contentent pas de récolter l’argent des victimes. Ils vont s’emparer de leurs coordonnées bancaires et de leurs numéros de carte de crédit. Ces données, entre les mains des pirates, peuvent aboutir à des prélèvements frauduleux. Parfois, les cybercriminels en profitent pour dérober vos données personnelles et des pièces d’identité, comme votre passeport. Ces documents peuvent servir à usurper l’identité des victimes.
Certains sites proposent aux internautes de se charger des démarches à leur place, à des prix mirobolants. Dans ce cas de figure, les voyageurs obtiennent bien une attestation, mais ils ont dépensé des centaines d’euros pour pouvoir partir en vacances.
« Ce n’est pas interdit, mais elles doivent bien sûr préciser qu’elles ne sont pas le site officiel et qu’elles facturent un coût supplémentaire pour leur service, afin que le consommateur ne soit pas trompé. Il s’agit souvent d’un coût supplémentaire important pour un service additionnel relativement limité », explique le SPF Economie de la Belgique.
Certaines personnes ont fini par payer plus de 430 euros pour obtenir leur ETA dans les temps, rapporte un autre média belge, SudInfo. Un couple explique en effet avoir déboursé la somme de 438 euros pour recevoir une attestation rapidement. Sur Facebook, des Français témoignent avoir été débités de 92 ou 95 euros par des sites proposant des ETA accélérés, indique France Bleu. McAfee rappelle que « 1 Français sur 5 ayant été victime d’une arnaque de voyage a perdu de l’argent, avec des pertes pouvant dépasser 450 € ».
Les jeunes voyageurs dans le viseur
Les cybercriminels jouent « sur la peur de ne pas être en règle à la frontière, une crainte qui pousse certains voyageurs à agir dans la précipitation », explique Zataz. Le blog précise que sont surtout les jeunes voyageurs, habitués à partir en vacances par le biais de bons plans dénichés en ligne, qui sont visés. Certains de ces voyageurs ont aussi l’habitude de partir en voyage à la dernière minute, ce qui nécessite d’obtenir une autorisation ETA dans l’urgence. Le gouvernement britannique assure qu’il ne faut que 72 heures pour recevoir le précieux sésame.
Afin de faire des économies, ils sont susceptibles de tomber dans le piège tendu par les pirates. Les jeunes générations, « en particulier les GenZ et Millennials, sont les plus exposées à ces arnaques numériques, en raison de leur forte propension à rechercher des bonnes affaires en ligne », explique McAfee dans une étude partagée avec 01Net.
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Comment éviter les arnaques ?
Si vous prévoyez de partir en voyage au Royaume-Uni, on vous recommande d’entrer votre demande d’ETA dès que possible. Pour réaliser les démarches en ligne, assurez-vous de vous rendre sur le site officiel du gouvernement britannique, à savoir gov.uk, ou de télécharger l’application officielle UK ETA sur le Play Store ou sur l’App Store.
Surtout, n’entamez pas des démarches par le biais d’un lien reçu par mail ou aperçu sur les réseaux sociaux. Si vous avez un doute sur le site sur lequel vous êtes, passez par « un moteur de recherche » pour en vérifier la légitimité, conseille McAfee. En faisant quelques recherches simples, vous tomberez aisément sur le site officiel de l’ETA. Ne cédez pas à la perspective de confier les démarches à un site web tiers. Vous finirez par perdre de l’argent sans garantie de recevoir votre attestation.
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Source : Zataz