Le mouvement a commencé au sein même des agences gouvernementales américaines immédiatement après l’attentat du 11 septembre. Dans un pays où l’accès à l’information est considéré comme un droit constitutionnel, c’est avec l’assentiment général que diverses administrations ont retiré de leurs sites toutes les informations sensibles. Les premiers à réagir ont naturellement été les sites, privés ou publics, publiant des informations sensibles sur les risques biologiques, les activités du gouvernement en la matière ou indiquant la localisation des sites nucléaires ou de laboratoires de biotechnologies. “Nous avons immédiatement et spontanément purgé nos systèmes pour qu’on ne puisse plus accéder aux données retirées du web par notre moteur de recherche”, confirme-t-on chez Google. Dans le pays, le consensus est presque total, même chez les journalistes, dont une association professionnelle vient d’admettre qu’interdire l’accès à ces informations sensibles ne constituait pas une violation de la loi sur la liberté de la presse.Pain béni pour les experts, avocats et autres agences gouvernementales qui peuvent en profiter pour contrer des campagnes d’opinions contraires à leurs intérêts. De recommandations en notes d’informations officielles, c’est même une véritable campagne qui s’amorce contre les organismes qui se faisaient jusqu’ici un devoir de publier sur le web les informations confidentielles sur les activités du gouvernement. Dès la fin septembre, Greenpeace a été l’une des premières cibles, critiquée par plusieurs membres du Congrès pour avoir publié sur son site la localisation des silos de missiles balistiques américains (elle y est d’ailleurs toujours pour partie). Et si personne ne parle encore de modifier ou d’amender la loi sur la liberté de la presse, c’est parce que, explique-t-on à la Maison Blanche, son application pourra être “assouplie” au coup par coup pour respecter “dautres valeurs nationales tout aussi importantes”.* à San Francisco
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