Le gouvernement est-il débordé par le succès de la prime à la conversion ? Les sorties médiatiques coordonnées d’Elisabeth Borne, ministre des Transports, et de Bruno Le Maire, ministre de l’économie remettent en question l’avenir de cette aide, du moins dans sa forme actuelle.
Sur Franceinfo, Elisabeth Borne a reconnu que la prime à la conversion rencontrait un « grand succès » avant d’évoquer « un certain nombre d’utilisations qui ne sont pas dans l’esprit de ce qu’on avait voulu ». Avant de conclure : « on va regarder les critères pour s’assurer qu’on atteint bien la cible, c’est à dire des véhicules vraiment plus propres ». La ministre des Transports insinue donc que certains utilisateurs profiteraient de la prime pour se payer des véhicules à peines moins polluants que ceux qu’ils recyclent, y compris des modèles diesel récents.
Son homologue à l’économie est allé encore plus loin au micro de BFM TV. « Quand vous avez des véhicules qui coûtent 40, 45, 50 000 euros, qui peuvent bénéficier de la prime à la conversion, je ne suis pas sûr que les personnes qui achètent ces véhicules en aient besoin », a-t-il commenté. « Pour maintenir cette prime à la conversion (…) pour les ménages les plus modestes, il faut la recentrer », a-t-il affirmé.
Prime de riches ?
En réalité, la masse des demandes de prime à la conversion concernerait bien les ménages modestes. Selon nos confrères du Parisien, 220 000 demandes ont été déposées depuis le début de l’année. Si le rythme se poursuit, le total des dossiers d’aide à la conversion pourrait atteindre les 450 000 unités d’ici la fin de l’année, ce qui représenterait un coût de 900 millions pour l’État. Or, les estimations du gouvernement tablaient davantage sur un investissement de 600 millions d’euros, c’est à dire nettement inférieur. Par conséquent, comme pour les vélos électriques, les conditions d’accès au bonus écologique risquent de se durcir.
Afin de réduire le surcoût lié à la prime à la conversion, aménager ses conditions d’attribution semble la solution la plus indiquée pour le gouvernement. Et pour justifier cette décision rien de mieux que de remettre en cause ses dérives. Ainsi, l’aide qui visait à remplacer les véhicules les plus polluants par des voitures respectant les conditions Crit’Air 1 ou 2, serait utilisée pour l’achat de voitures d’occasion, y compris des diesel, dans 48% des cas.
Source : avec AFP
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