“Notre faiblesse a toujours résidé dans nos choix marketing.” Cet aveu de Jeronimo Munoz, directeur général Europe d’Auspex, révèle les raisons d’un échec. Dans le rouge depuis plusieurs années, son entreprise est en proie à d’importantes difficultés financières. La filiale française vient ainsi de mettre la clef sous la porte, après avoir confié ses activités commerciales au distributeur OMP. Cette descente aux enfers ne doit pourtant pas faire oublier que le monde du stockage doit beaucoup à Auspex : ce pionnier du Network Attached Storage (NAS) est le premier à avoir dédié une machine au partage de fichiers.En revanche, sur deux points au moins, les orientations stratégiques du constructeur se sont révélées préjudiciables. Dans les choix technologiques, tout d’abord. Auspex a privilégié le matériel sur le logiciel. Ses machines étaient construites selon une architecture propriétaire, reposant sur des processeurs spécialisés. Un concept séduisant, mais qui n’a jamais fait exploser les ventes. D’autant que les coûts de recherche et développement liés au matériel sont particulièrement élevés.
Une diversification tardive avec des produits ” mixtes “
Ironie du sort, le champion du NAS est aujourd’hui Network Appliance, une entreprise fondée par des anciens d’Auspex. Contrairement à ce dernier, Network Appliance s’est concentrée sur le logiciel : copie instantanée (snap-shot), réplication, mise en grappe de serveurs, etc. Autant de fonctions proposées depuis quatre ans, et qu’Auspex vient à peine de rendre disponibles.Enfin, le fournisseur n’a pas su s’ouvrir à de nouveaux marchés. Ciblant traditionnellement le haut de gamme ?” industrie pétrolière ou énergétique ?”, il a délaissé la vague Windows NT. Network Appliance s’est, lui, initialement orienté vers les produits d’entrée de gamme avant de s’attaquer aux segments supérieurs. Récemment, Auspex a pourtant tenu à se diversifier avec des produits “mixtes”, assurant la fonction de sauvegarde et de SAN (Storage Area Network). Mais n’est-ce pas un peu tard ? Au dernier trimestre, ses pertes, de 14,7 millions de dollars, étaient supérieures à son chiffre d’affaires, 8,4 millions de dollars. Pour se relancer, il licencie 40 % de son personnel et compte réduire ses frais de fonctionnement de 40 à 20 millions de dollars.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.