Jamais une rentrée n’a été aussi chaude pour un gouvernement. Quelques heures après l’annonce de sa démission, Aurélie Filippetti a annoncé, comme nous le pressentions, sa décision de ne pas postuler au Ministère de la Culture, ni à un autre.
Dans une lettre ouverte adressée au Président de la République et au Premier ministre, Mme Filippetti dit qu’elle n’est pas candidate à un poste ministériel. Pour elle, il s’agit de rester proche des électeurs de gauche. « Ils nous interpellent, nous attendent, sont dans un désarroi qui les jette dans la désillusion de la politique, ou pire, dans les bras du Front National comme à Hayange, ville symbole de la Lorraine sidérurgique […] Aujourd’hui, les hauts fourneaux sont éteints ».
Ainsi, celle qui s’est donnée pour mission de réorganiser la création numérique ne dit mot du chantier qu’elle laisse. Rien sur les propositions contenues dans le rapport Lescure qui annonçait la fin de l’Hadopi et l’émergence d’une super-administration du numérique qui serait confiée au CSA. Sans citer l’une ou l’autre administration, elle signale enfin qu’entre la loyauté à ses idéaux et le devoir de solidarité, elle choisit la première option.
La suite reste très obscure, même pour les proches du dossier. « Il est impossible de faire le moindre pronostic, nous confie l’un d’eux. Le successeur d’Aurélie Filippetti devra à son tour définir une stratégie compatible avec celle du gouvernement. »
Deux solutions s’offrent au prochain locataire de la rue de Valois. Soit poursuivre la stratégie de Mme Filippetti qui n’a toujours pas dévoilé le calendrier de la loi Création, soit maintenir les choses en l’état, mais à quelles conditions ?
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