Aurélie Filipetti ne change pas d’avis sur la Hadopi, la Haute Autorité chargée de lutter contre le téléchargement illégal. Après l’avoir trouvée « inefficace et négative » en mai 2012, la ministre de la Culture juge son utilité « non avérée » dans un entretien publié mercredi 1er août sur le site du Nouvel Observateur. « La Hadopi n’a pas rempli sa mission de développement de l’offre légale », estime-t-elle. Au point qu’elle va réduire les crédits de fonctionnement de la Hadopi pour 2012, car « sur le plan financier, 12 millions d’euros annuels et 60 agents, c’est cher pour envoyer un million d’e-mails », justifie la ministre.
La commission Lescure va déterminer l’avenir de la Hadopi
La Hadopi n’est pas encore morte pour autant. Le gouvernement a chargé Pierre Lescure, ancien PDG de Canal+ et directeur du théâtre de Marigny, d’une mission de concertation sur la culture face aux enjeux du numérique. En clair, la commission Lescure statuera sur l’avenir de la Hadopi.
La nomination de Pierre Lescure est très contestée, car il est proche des ayants droit, ce qui peut mettre en cause sa neutralité dans ce dossier. Dans son entretien au Nouvel Observateur, Aurélie Filippetti détaille un peu sa mission : « Il s’agit de tirer un véritable bilan de l’évolution des pratiques en matière d’utilisation des contenus culturels numériques, et de dégager une prospective sur les besoins légaux pour qu’internet devienne l’une des plus grandes sources de financement de la culture. Nous devons réfléchir à comment adapter tous les systèmes de financement de la création au numérique. »
Les conclusions de la commission Lescure seront connues en mars prochain, date de remise du rapport.
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