A l’appel de la Free Software Foundation, qui défend et promeut le droit à informatique libre et donc à une société sans certaines contraintes imposées par des visées commerciales, ce vendredi 4 mai 2012 est la journée contre les DRM, pour Digital Rights Management, autrement dit la gestion des droits numériques. Des droits souvent restrictifs, qui ont un peu moins le vent en poupe pour ce qui est de la musique, mais qui s’avèrent toujours aussi contraignants voire attentatoires à la liberté des consommateurs sur le marché plus jeune des ebooks.
Les DRM, des verrous incontournables ?
Mais le sujet va bien au-delà des livres électroniques et des abus de certains distributeurs qui ont purement et simplement effacés à distance des livres sur les liseuses de consommateurs. La loi DADVSI, passée en 2006, interdit en effet le contournement des DRM, même si en 2008, le Conseil d’Etat, saisi par l’April, a reconnu le bien-fondé de ces contournements pour assurer l’interopérabilité des outils numériques. Pour autant, les DRM sont souvent comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des développeurs et donc des utilisateurs. Récemment, l’association VideoLAN, qui développe VLC, demandait ainsi à la Hadopi l’autorisation de pouvoir contourner les DRM liés aux Blu-ray, pour que son logiciel puisse simplement lire ces supports.
Positions des présidentiables
Il y a donc un véritable enjeu politique et juridique autour des DRM. Or, à en croire l’Association française de promotion du logiciel libre, l’April, qui leur a soumis un questionnaire, les deux candidats encore en lice pour la présidence de la République ne semblent pas enclins à s’opposer aux DRM. Fleur Pellerin, la chargée des nouvelles technologies auprès du candidat socialiste, intègre les DRM au cœur d’une refonte de la loi Hadopi [document PDF, NDLR] et place le débat au niveau européen. Beaucoup plus concis, Guillaume Lambert, directeur de campagne du président sortant, survole la question sans s’y arrêter [document PDF, NDLR]. Mais le candidat de l’UMP a toujours indiqué qu’il était favorable au maintien des verrous numériques. Et, force est de reconnaître en lisant la position de celui du PS que sa position est assez similaire. Pourtant, en 2006, lors de l’application de la loi DADVSI, la secrétaire nationale à la culture du Parti socialiste, Anne Hidalgo, avait indiqué vouloir travailler à « un nouveau texte de loi destiné à adapter le droit d’auteur à l’ère numérique », s’il accédait au pouvoir en 2007. Cinq ans plus tard, les priorités semblent ailleurs.
Mouvement citoyen
Vous pouvez en tout cas vous saisir de cette journée pour manifester votre opposition aux DRM. Soit en appliquant une bannière sur votre site Web ou sur Twitter et Facebook, soit en communiquant l’existence de cette journée à vos proches en leur expliquant de quoi il retourne, soit en organisant, pourquoi pas, de petits événements, comme c’est le cas un peu partout à travers le monde. Une journée contre les DRM pour un monde sans DRM ? Avouons que cela ouvre de nouveaux horizons.
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