Ce n’est plus qu’une question de jours. Auchan s’apprête à proposer à ses clients d’acheter leurs livres en ligne. L’initiative a quelque chose d’anachronique au moment où la grande distribution bat en retraite sur internet. Carrefour a en effet renoncé à lancer une offre similaire à l’automne dernier, tirant dans la foulée le rideau sur ses boutiques de vin et de produits de beauté sur Internet.De son côté, Casino a fermé son supermarché en ligne C-mescourses le 10 avril dernier. A croire qu’Auchan cultive l’art du contre-temps puisqu’il n’y a qu’un an que le groupe nordiste a lancé son propre supermarché en ligne, Auchandirect, accusant jusqu’à deux ans de retard sur ses concurrents.Le nouveau venu ne constituera pas un vrai concurrent pour le tiercé de tête des libraires en ligne, composé de Fnac.com, Amazon.fr et Alapage.com. C’est d’ailleurs ce dernier, filiale de Wanadoo, qui opérera le service proposé par Auchan. “Un partenaire s’imposait car l’objectif était de proposer l’exhaustivité du catalogue disponible en français”, souligne Bernard Deleplanque, le responsable du projet chez le distributeur.L’accord a un air de déjà vu : en mars 2001, Alapage avait signé un accord similaire avec Extrapole, une enseigne du groupe Lagardère, via sa branche HDS, Hachette Distribution Services. Alapage devait mettre en place l’offre e-commerce de la vingtaine de magasins de l’enseigne : livres, mais aussi CD ou vidéo, étaient au programme, mais le rachat par Lagardère du réseau français de Virgin a mis un terme au projet.
Entre supermarché et librairie de quartier
Chez Wanadoo, on rappelle qu’Auchan opte pour une offre déjà choisie par 415 libraires indépendants. En effet, le pôle B-to-B de la division e-merchant de Wanadoo, qui coiffe aussi Alapage et Marcopoly, propose depuis plus de deux ans aux libraires de monter gratuitement leur site de e-commerce clé en main.“Via cette offre, intitulée malibrairie.com, nous mettons à disposition notre base de données, assurons la logistique, la livraison et le suivi du client”, explique-t-on chez Alapage. Et puisque l’objectif est de générer de nouveaux flux de commandes, c’est Alapage qui encaisse, avant de reverser une commission, non précisée, au libraire.Dans le cas d’Auchan, la mise en place n’a pas été gratuite, car le groupe entend mettre sa propre patte sur le site, notamment en terme d’ergonomie et de présentation. Auchan ne veut pas lever le voile sur l’URL du site et ses objectifs avant sa mise en ligne.Il paraît peu probable que les livres rejoignent biscuits et autres sodas sur les étagères virtuelles d’Auchandirect : le supermarché en ligne n’est accessible qu’aux internautes de quinze arrondissements parisiens et de quelques communes au sud de la capitale.
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