A une heure et demie d’intervalle et quelques centaines de mètres de distance, mardi 26 août, Auchan Telecom et Virgin Mobile ont donné le coup d’envoi de la rentrée en annonçant leurs nouveaux produits respectifs.A-Mobile, la marque d’Auchan, s’enrichit de quatre abonnements. A son lancement, l’opérateur virtuel, qui s’appuie sur le réseau de SFR, proposait une offre prépayée et rechargeable. Il a ajouté depuis lors un forfait bloqué et, cette
année, un accès à
l’Internet mobile grâce à un modem USB connecté à l’ordinateur. Les quatre nouveaux forfaits sont commercialisés entre 14,90 euros par
mois (une heure) et 39,90 euros (cinq heures). Mais attention : pour 24 mois de souscription. Comme la loi Chatel sur la consommation l’y oblige, l’opérateur propose les mêmes forfaits avec une durée d’engagement de
12 mois… mais pour 5 euros supplémentaires à chaque fois.‘ Ce créneau du post-payé représente 66 à 67 % des lignes selon les chiffres de l’Arcep. Nous nous devions d’être sur ce marché, explique Vincent Arnault, directeur général d’Auchan Telecom.
Nous ne l’avons pas fait avant car techniquement nous n’en étions pas capables ‘.De son côté, Virgin Mobile (partenaire d’Orange) revoit complètement son offre. Les nouveaux forfaits lancés le 27 août sont compris entre 15,90 euros et 50,90 euros par mois, pour une à quatre heures de communication, et
incluant SMS illimités vers tous les opérateurs. A cela s’ajoute désormais la consultation d’e-mails et le chat sur Live Messenger de Microsoft, sans supplément tarifaire.L’opérateur crée aussi un nouveau forfait à durée courte, soit 50 minutes (ou 159 SMS) pour 15,90 euros.
Un contexte tendu
Si Auchan vise 500 000 clients d’ici à fin octobre, Virgin Mobile s’apprête à fêter son millionième client. Mais l’un et l’autre comptent déjà sur la période de Noël pour accélérer leurs ventes.Plus largement, ces annonces aux allures d’offensive s’inscrivent dans un climat un peu tendu entre MVNO (les opérateurs virtuels) et les opérateurs principaux (Orange, SFR, Bouygues Telecom). Fin juillet, suite à une saisine du
ministre de l’Economie, le Conseil de la concurrence rendait
un avis assez sévère sur les conditions contractuelles imposées aux premiers par les seconds.‘ Les MVNO représentent 5 % du marché, ce n’est pas suffisant, estime Vincent Arnault chez Auchan. Le contexte, législatif et autre, ne nous est pas forcément favorable. Mais ça
évolue ‘. Geoffroy Roux de Bézieux, président de Virgin Mobile, est plus direct : ‘ Nous avons une marge de man?”uvre limitée et en plus, nous n’avons pas toujours été aidés par
l’Arcep [Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, NDLR]. Entre la signature des premiers contrats [entre opérateurs principaux et opérateurs virtuels, NDLR] de juillet 2006
à aujourd’hui, le bilan de l’action des pouvoirs publics est limité. ‘Le président de Virgin Mobile dénonce des prix de gros trop élevés, des clauses d’exclusivité dans les contrats d’Orange et SFR ou encore des clauses compliquant le rachat par un MVNO d’un autre MVNO.Dans son avis, le Conseil de la concurrence demande aux opérateurs principaux de ‘ nouvelles incitations concurrentielles ‘ et propose que soient revues les clauses d’exclusivité, la durée
des contrats, les tarifs et les modalités d’achat-vente de MVNO. Avec cette menace que, si rien ne bouge, une loi viendrait imposer ces aménagements.
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