Qu’est-ce que j’apprends ? Microsoft vient de se voir
accorder un brevet sur le clic et le double clic. Il y a de quoi tomber des nues. Je connaissais des brevets stupides. Mais celui-là est un comble.Comment imaginer qu’une fonction aussi banale, utilisée depuis toujours, soit désormais contrôlée par Microsoft ? On marche sur la tête.En analysant les
détails du brevet,
on est tout de même soulagé d’apprendre qu’il ne concerne pas la souris ou les stylets. Mais les boutons des assistants personnels et autres appareils ‘ à capacité limitée ‘.Pas très clair, mais plus rassurant que si l’on parlait d’ordinateur. Ce n’est d’ailleurs pas exactement de la notion de clic qu’il s’agit. Mais de ‘ l’appui pendant une durée
déterminée sur des boutons préprogrammés pour déclencher des applications ou activer des fonctions différentes ‘.Exemple : ouvrir la boîte de réception si l’on appuie une fois sur le petit bouton à l’enveloppe. Créer un nouveau message si l’on y laisse traîner son doigt quelques secondes. Et ouvrir le message si l’on
clique deux fois sur ce même bouton.Qu’on se le dise, cette ‘ invention ‘ est désormais la propriété de Microsoft. On croit rêver. S’ils avaient breveté le Ctrl+Alt+Del, personne n’aurait bronché. Mais là, on tombe des nues, car
l’antériorité de l’idée est facile à prouver.J’enregistre les stations de mon autoradio en appuyant quelques secondes sur des touches de fonction. Pour activer le rétro-éclairage de mon palm, je garde le doigt appuyé sur l’interrupteur. Sans parler de mon téléphone
portable sur lequel j’appelle le répondeur en appuyant plus ou moins longtemps sur une touche.Mais le brevet de Microsoft va assez loin. Puisqu’il revendique aussi les fonctions lancées si le ‘ bouton est pressé plusieurs fois dans un laps de temps court ‘. Le rythme et le nombre des frappes
sont donc tout aussi importants.Pour un peu, on croirait que Microsoft vient de breveter le code Morse ! Eh oui, c’est nouveau : un brevet est accordé en fonction de celui qui le demande, plutôt que de l’innovation qu’il représente.Non, on ne devrait pas laisser des charognards prendre une idée dans le domaine public, la piller en y apportant de légères modifications (durée du clic) pour obtenir un brevet et chercher l’argent facile devant les
tribunaux.Personne ne dit qu’il faut abandonner les brevets. Mais il semble que l’on est allé trop loin dans l’absurde. Les brevets servent désormais à restreindre l’innovation alors qu’ils étaient censés la
protéger.
Je le répète, on marche sur la tête !* Grand reporter à 01 InformatiqueProchaine chronique vendredi 25 juin
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