C’est simple : prenez une technologie prometteuse, mais mal réalisée, comme le Tablet PC. Installez-la dans un boîtier plus petit et changez son nom. Secouez le tout
en faisant du bruit, et vous obtenez l’Ultra Mobile PC (ex-Origami), vanté par Microsoft et Intel.De quoi s’agit-il ? D’un mini PC au format A5 (22 x 15 cm), fonctionnant sous Windows XP, avec des processeurs basse consommation à 1 GHz, un écran tactile de 800 x 480 points et un disque dur
de 30 Go. Rien de très nouveau donc.L’OQO Model 01 fait mieux, depuis trois ans, dans un boîtier beaucoup plus séduisant et avec un clavier coulissant intégré. Idem pour les
Vaio U50 et U70, de Sony, ou le
Motion Computing LS800, qui sont de véritables merveilles de miniaturisation.Dans tous les cas, le concept reste alléchant. Il s’agit de véritables PC de la taille d’un assistant personnel. Pas besoin de convertir des fichiers ou de se brider sur des applications comme Document To Go et autres
Pocket Word. Là, tous les programmes Windows fonctionnent (Outlook, iTunes, les jeux, etc.). Mieux, avec des applications spécifiques, on pourra les utiliser comme télécommande de son Media Center.Il y a effectivement un trou entre le téléphone portable et le PC portable. Qui voudrait se déglinguer les yeux à surfer sur le web avec un téléphone ? Qui pense que l’iPod est la panacée pour montrer ses photos ou regarder
des films ?A priori, une tablette de la taille d’un livre de poche pourrait être la bonne solution. Seulement, avec des tarifs situés entre 1 500 et 2 000 ?, OQO et consort n’avaient trouvé
preneur que sur des niches professionnelles ou auprès de riches amateurs de gadgets.L’Ultra Mobile PC veut élargir la cible en descendant ce prix autour de 900 ?. Notamment grâce à des boîtiers plus ‘ balourds ‘. Mais ce ne sera pas probablement suffisant. Car les sites web
et les applications Windows sont quasiment toutes conçues pour un écran d’au minimum 1 024 x 768, une machine puissante avec une souris deux boutons. Il n’y a qu’à lancer Outlook sur un écran 800 x 480 ou
essayer d’utiliser MSN Messenger avec un stylet pour s’en rendre compte.Il faut donc de nouvelles applications ou bien que les applications actuelles prennent en compte le stylet. C’est ce qui a toujours handicapé le Tablet PC et qui pourrait disqualifier l’Ultra Mobile PC.Reste enfin l’épineuse question de l’autonomie. Les OQO et autres LS800 offrent, au mieux, trois heures d’autonomie. Les Ultra Mobile PC ne devraient guère faire mieux. Or quel est l’intérêt d’une
machine ultra mobile si elle doit passer à la case recharge toutes les deux heures ?A 900 € le mini PC plein de compromis, on se demande s’il n’est pas plus intéressant d’acheter un véritable PC portable… et un bon sac à dos.* Rédacteur en chef adjoint de 01 InformatiqueProchaine chronique mardi 28 mars
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