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Au Parlement européen, la politique de la chaise vide coûte cher à Amazon

« Le comportement anti-démocratique d’Amazon ne sera plus toléré », a asséné le syndicat européen UNI Europa suite à une décision exceptionnelle du Parlement européen : les lobbyistes de l’entreprise ne peuvent tout simplement plus accéder à l’institution !

Les badges d’accès qui permettent aux lobbyistes d’Amazon d’être présents au sein du Parlement européen ont été révoqués. C’est la deuxième fois seulement dans l’histoire du Parlement qu’une telle mesure est prise, après le bannissement des représentants de Monsanto en 2017.

Plus de Parlement européen pour Amazon

Amazon déplore la situation et rappelle son engagement à travailler étroitement avec les législateurs : « En tant qu’entreprise présente dans l’UE depuis plus de 25 ans et comptant désormais plus de 150 000 employés permanents ici, nous prenons notre engagement auprès des décideurs politiques à Bruxelles et dans toute l’Europe extrêmement au sérieux ». Mais est-ce réellement le cas ?

Des députés européens participant à la commission des affaires sociales ont demandé au président du Parlement, Roberta Metsola, de révoquer les badges des lobbyistes pour une raison simple : en janvier dernier, ils se sont fait porter pâle pour participer à une audition sur les conditions de travail dans les entrepôts du mastodonte du commerce en ligne. C’était la troisième fois depuis 2021 qu’Amazon trouvait une excuse pour éviter de s’expliquer avec la commission.

« Il est déraisonnable que les membres [du Parlement] soient sollicités par Amazon tout en étant privés du droit de représenter les intérêts des citoyens européens et de se renseigner sur les allégations de violations des droits fondamentaux inscrits dans les traités de l’UE et les lois européennes sur le travail », a expliqué la commission des affaires sociales.

Amazon emploie 14 lobbyistes auprès du Parlement européen, et a dépensé 18,8 millions d’euros dans cette activité depuis 2013 (3 millions en 2022). Les grandes entreprises de la tech sont mises sous pression des régulateurs européens et américains pour leurs pratiques commerciales.

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Source : FT


Mickaël Bazoge