PSINet doit faire face à un fort endettement, qui menace jusqu’à l’existence de la société. Pour éviter la chute, le fournisseur d’accès américain a commencé par se délester de certaines activités en début d’année : il a fait d’Inter. net Global – sa filiale grand public – une société séparée ; puis il a vendu PSINet Global Solutions (administration de systèmes sur site et à distance) et PSINet Transaction Solutions (paiements sécurisés) ; enfin, il a cédé les 98% de parts de la SSII française Groupe Decan, que sa filiale Metamor détenait depuis un an et qui était largement déficitaire.Fin avril, PSINet s’est placé sous la protection de la loi américaine sur les faillites, et son titre a été retiré du Nasdaq. “La société et ses conseillers continuent d’évaluer certaines alternatives financières et stratégiques, y compris la vente de tout ou partie de la société “, indiquait-elle dans un communiqué. S’en est suivi un renouvellement de la majeure partie de l’équipe dirigeante, y compris du PDG.
Dans le secteur, personne n’est significativement rentable
SINet s’était pourtant taillé une place de choix sur le marché de l’accès internet. Il a construit un réseau mondial et acheté des acteurs déjà présents sur une quinzaine de marchés clés, mais au prix d’un endettement colossal.“Il aurait fallu que les investissements produisent plus de résultats, plus vite, face à un marché du crédit en contraction depuis un an “, analyse François Benveniste, directeur général de la filiale française de PSINet d’octobre 1997 (date de l’acquisition de Calvacom, qu’il dirigeait, par PSINet) à début 1999. Un handicap de base qui est devenu un véritable écueil au moment où le marché de l’internet s’est vu se restreindre. “Les prix ont beaucoup baissé dans un contexte de concurrence déraisonnable. Dans le secteur, tout le monde doit de l’argent, et personne n’est significativement rentable “, estime François Benveniste. Pendant que des concurrents étaient rachetés – par exemple, Uunet par Worldcom, ou, en France, Oléane par France Télécom, ce qui diluait leurs résultats dans celui d’un groupe – PSINet, lui, est resté indépendant et focalisé sur la connectivité internet.En France, le fournisseur d’accès n’a pas eu le succès escompté, faute d’investissements suffisants. “On ma toujours refusé le moindre budget marketing, regrette François Benveniste. La croissance endogène a été très inégale selon les pays. PSINet était profitable en Grande-Bretagne, par exemple”, indique-t-il. A la filiale française, on indique que les activités continuent tout à fait normalement, tout en se refusant à tout faire autre commentaire.
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