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L’atterrisseur lunaire « Blue Ghost » est sur la Lune, il y restera jusqu’au coucher du soleil

Dimanche 2 mars, Blue Ghost a atterri sans encombre, après une approche de quatre jours, et un voyage de moins de deux mois. Pendant un jour lunaire complet, soit 14 jours sur Terre, l’atterrisseur de Firefly Aerospace réalisera une importante mission pour la NASA.

Le soleil dans le dos, projetant l’ombre d’un vaisseau ayant atterri sans aucune anomalie majeure, quelques minutes plus tôt. Voilà comment la NASA et l’entreprise texane Firefly Aerospace ont démontré le succès de leur mission avec Blue Ghost, le deuxième atterrisseur lunaire américain à se poser sans encombre sur la surface lunaire. Dimanche 2 mars au matin, 45 jours après avoir quitté le sol terrestre par le biais d’une fusée Falcon 9, le module s’est posé au beau milieu de la mer des Crises, le nom donné à cette immense plaine formée de lave qui s’est remplie et durcie à l’intérieur d’un cratère de 550 kilomètres de large, creusé par un ancien astéroïde.

Situé près de l’équateur de la Lune, au nord-est de la face visible de la Lune, le lieu de résidence de Blue Ghost lui permettra, pendant une journée lunaire entière (14 jours sur Terre) de réaliser plusieurs études autour des poussières lunaires. « Nous allons étudier la manière dont la poussière adhère à divers matériaux », a déclaré Maria Banks, scientifique du projet CLPS de la NASA, avant le lancement en janvier dernier. « Nous prenons des images pendant que nous descendons à la surface pour voir comment le panache de la fusée affecte le régolithe lunaire. Et nous allons tester l’utilisation de l’électromagnétisme pour atténuer ou empêcher l’accumulation de poussière. »

Le projet CLPS fait référence au programme de la NASA visant à investir dans des sociétés privées pour développer de nouveaux atterrisseurs lunaires. Dans la nuit du 14 au 15 janvier dernier, Blue Ghost de Firefly Aerospace embarquait à bord du lanceur de SpaceX aux côtés d’un autre atterrisseur, développé par Ispace, une entreprise basée à Tokyo au Japon. Hakuto-R, le nom de son propre module, n’a pas encore atterri tant il suit une approche bien différente de Blue Ghost. Plutôt qu’un voyage de 15 jours, l’appareil suit une approche plus économique en ressources, qui lui demandera 5 mois avant de gagner la surface de la Lune.

Les équipements à bord de Blue Ghost qui fonctionneront ces 14 prochains jours ne sont pas directement développés par Firefly Aerospace. La société texane qui a touché 101 millions de dollars de la part de la NASA ne s’est chargée que de l’atterrisseur lunaire. Le reste des équipements proviennent d’autres startups. C’est le cas d’un aspirateur lunaire, le Lunar PlanetVac, développé par Honeybee Robotics. Il servira à échantillonner la poussière lunaire pour l’étudier ensuite, une fois de retour sur Terre, en préparation du programme Artemis.

Atterrisseurs lunaires : de nombreux ratés ces derniers mois

Pour qu’une telle mission soit un succès, fallait-il encore que l’atterrisseur lunaire se pose sans encombre. « Ce que Firefly a démontré aujourd’hui, je pense qu’ils l’ont fait paraître facile, mais c’est incroyablement difficile », a déclaré Joel Kearns, administrateur adjoint associé pour l’exploration à la direction des missions scientifiques de la NASA, lors d’une conférence de presse après l’atterrissage. Ces derniers mois, les Indiens, Russes, Israéliens et les Japonais ont tous essuyé un échec pour réaliser des missions similaires. Aux États-Unis aussi, la société Astrobotic perdait son atterrisseur Peregrine au mois de janvier 2024.

Le retour des Américains sur la Lune, depuis Apollo 17 (1972), se présentait le mois suivant, avec le premier atterrisseur du projet CLPS de la NASA, signé Intuitive Machines (IM-1). Un succès en demi-teinte cela dit, puisque le vaisseau avait fini par se coucher sur le flanc, limitant grandement son éventail d’opérations.

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Hadrien Augusto