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Attention, votre casque Bose pourrait bien vous espionner

Un habitant de l’Illinois accuse Bose de l’avoir espionné via son casque sans fil et l’appli liée, puis d’avoir revendu les données.

Une plainte a été déposée aux Etats-Unis à l’encontre du constructeur de casques audio et d’enceintes Bose par un habitant de l’Illinois, Kyle Zak. Il accuse la marque de récolter illégalement des données personnelles de ses utilisateurs et de les revendre.

En mars 2017, Kyle Zak achète un casque sans fil de la marque. Comme cela lui est conseillé, il enregistre l’appareil en donnant à Bose son nom, son adresse électronique et le numéro de série du casque, puis télécharge l’appli Bose Connect. Celle-ci est censée améliorer l’expérience utilisateur avec des outils supplémentaires comme le réglage de la fonction antibruit, l’installation de mises à jour…

La musique que l’on écoute en dit long sur nous

Mais l’appli permet aussi de suivre, sans l’en informer, tout ce qu’il écoute de la musique aux podcasts en passant par les stations de radio. « Cela fournit un grand nombre d’informations sur son comportement, ses valeurs, ses choix politiques… » qui ne sont pas anonymisées, indique la plainte. Qui précise que l’écoute régulière de podcasts de services musulmans donne une sérieuse indication sur la religion de l’utilisateur. De la même manière, une personne qui s’intéresse régulièrement à des contenus évoquant le sida est très probablement concernée au premier chef par la maladie.

« De nombreuses études scientifiques ont montré que les choix musicaux permettaient de connaître des informations précises comme l’âge, la personnalité et les valeurs d’une personne et qu’ils pouvaient même dévoiler des détails sur leur santé », est-il indiqué dans le document qui allègue également que Bose a revendu, toujours sans le consentement de l’utilisateur, ces données à une société d’analyses de données, Segment.io. Tout cela montre « un grand mépris pour le droit à la vie privée des utilisateurs ».

Six appareils concernés

La marque contrevient donc aux lois de l’Illinois, qui interdisent les pratiques commerciales trompeuses et les écoutes, estime Kyle Zak. Et l’un de ses avocats, Christopher Dore, interrogé par le Washington Post, d’insister : « les clients n’ont jamais été avisés que ces données allaient être extraites de leur smartphone puis récupérées par Bose ou par des tiers ».

Six appareils sont concernés par la plainte sous la forme d’une action de groupe (qui permettra à d’autres Américains de se rejoindre à Kyle Zak) : les QuietComfort 35, SoundSport Wireless, Sound Sport Pulse Wireless, QuietControl 30, SoundLink Around-Ear Wireless Headphones II et le SoundLink Color II.

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Le plaignant réclame donc l’arrêt complet de ces pratiques ainsi que des dommages et intérêts qui pourraient se monter à plusieurs millions de dollars, comme cela a été le cas pour l’entreprise canadienne Standard Innovation dont un… sex-toy connecté avait été accusé de transmettre des données privées des utilisateurs. Jusqu’à présent, Bose n’a pas commenté cette plainte.

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Cécile BOLESSE