Sur les CV, on trouve de tout. Du simple maquillage au mensonge caractérisé “, explique Patrick Chedeville, président de Ceriv.fr, site spécialisé dans la vérification de références professionnelles. Entré en activité en septembre dernier, il s’adresse aux responsables de ressources humaines et aux cabinets de recrutement. Le but ? Contrôler la véracité d’un diplôme ou la réalité d’une expérience professionnelle.
Afin d’éviter les bourdes à l’embauche. “On ne prend pas le temps de téléphoner aux précédents employeurs, reconnaît Jacques Blondel, directeur de la Caisse de congés du bâtiment de l’Ouest et récent client de Ceriv. Sur mes douze derniers recrutements, je me suis trompé trois fois. Tout cela représente un coût, puisqu’il m’a fallu reprendre mon processus de sélection à zéro.” Des circonstances qui l’ont décidé à bétonner l’examen des CV. “C’est d’autant plus nécessaire que l’on constate que les candidats postulant en ligne semblent avoir moins de réticences à “bidonner” leurs états de service, remarque Patrick Chedeville. Comme si le fait que l’échange s’effectue par voie informatique prêtait moins à conséquence.” Pour l’instant, le cabinet fournit ses services essentiellement sur le réseau, emploie quatre permanents et table sur un chiffre d’affaires de 382 000 euros (soit 2,5 millions francs) en 2002.
À titre indicatif, la vérification du diplôme et du dernier emploi est facturée 30,5 euros hors taxes, et le cabinet s’engage à répondre dans les 48 heures sauf pour les diplômes universitaires car il faut compter avec les services administratifs. Une recherche approfondie indique, poste par poste, l’intitulé de la fonction occupée, le motif du départ, un commentaire sur la qualité des relations entretenues avec ses homologues, un avis sur la compétence et le degré de satisfaction de l’employeur précédent. Et même un conseil de celui-ci pour une future embauche. Autant d’informations à prendre avec beaucoup de précautions, si l’on ne connaît pas le contexte précis de l’expérience passée.
Pas de tests écrits
Pour l’instant, Ceriv revendique une centaine d’entreprises clientes, avec un panier moyen de 122 euros. La société entend adjoindre des services supplémentaires comme les tests de maîtrise de langue. Toujours pour contrôler le niveau annoncé par le candidat. “Nous sous-traitons cette activité, précise Patrick Chedeville. Il s’agit d’une conversation téléphonique d’une vingtaine de minutes avec une personne dont c’est la langue maternelle.” Aucun test écrit n’est utilisé. Par contre, la graphologie ne s’effectue pas en ligne mais par l’envoi d’un texte par courrier postal. Soucieux d’opérer uniquement sur la toile, Ceriv ne prévoit pas l’ouverture de bureaux commerciaux. L’approche de la clientèle est faite par mailing, suivie d’une relance téléphonique.La cible ? Les entreprises de cinq cents à mille salariés, avec un service RH bien établi. Mais ce mode de contrôle des CV n’est pas encore entré dans les m?”urs des DRH. Ni des candidats, qu’il vaut mieux informer au préalable de cette pratique. Et cela même s’il n’y a pas d’obligation légale de leur transmettre les résultats de ladite enquête. “Certains candidats nous demandent de labelliser leur CV, pour faire savoir aux possibles employeurs que nous avons vérifié leurs références”, souligne le PDG de Ceriv. Ce dernier réfléchit donc à la mise en place d’un tel label, avec la possible consultation sur le site du cabinet, à terme, des curriculums ainsi visés.
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