Pendant trente-cinq minutes, mercredi 9 octobre, Twitch n’était plus le l’habituel sanctuaire des gamers et autres e-sportifs. À partir 15 h 19, la plate-forme de streaming s’est transformée en théâtre sanguinaire, diffusant en direct l’attentat perpétré dans les rues de la Halle, en Allemagne.
Twitch a mis plus d’une demi-heure à supprimer les images de la fusillade. Cette (longue) retransmission en direct montre une nouvelle fois la difficulté à empêcher les tueurs de se mettre en valeur en ligne, malgré la mobilisation de l’après-Christchurch.
Plus de 2 200 personnes ont regardé les images
Si le live n’a été suivi « que » par cinq personnes, l’enregistrement, conservé automatiquement sur la plate-forme, a lui été vu par 2 200 personnes. Pire : Twitch indique que la vidéo a ensuite été partagée « de manière coordonnée » par le biais de messageries tierces. De fait, impossible de dire pour l’instant combien de gens ont pu la visionner au total.
« Nous avons fait au plus vite pour retirer ce contenu, et nous suspendrons tous les comptes qui posteront ou reposteront des images de cet acte abominable », a indiqué une porte-parole de Twitch, interrogée par l’AFP. « Une fois la vidéo éliminée, nous avons partagé l’information avec un consortium de notre secteur d’activité pour aider à prévenir la prolifération de ce contenu. Nous prenons cela très au sérieux et nous nous engageons à travailler avec nos pairs, les forces de l’ordre et toutes les parties prenantes pour protéger notre communauté », a souligné la société de vidéos en ligne.
Un compte Twitch presque inactif
Le tireur, dont l’attaque en plein Yom Kippour a fait deux morts et deux blessés graves dans cette ville de l’est de l’Allemagne, a utilisé un compte créé deux mois plus tôt sur Twitch. Presque inactif, ce compte n’avait servi qu’une seule fois auparavant pour un « live ».
Le mode opératoire évoque l’attentat contre deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande en mars dernier. Pendant 17 minutes, le suprémaciste australien avait, lui aussi, retransmis la tuerie qui a fait 51 morts sur Facebook en live. Ce délai a valu au premier réseau social du monde de très virulentes critiques, qui ont abouti à la signature de l’Appel de Christchurch entre États et entreprises de la tech.
Le réseau Twitch étant plus confidentiel, l’échos sur les réseaux est tout de même moindre que les 4 000 vues de la vidéo diffusée en direct sur Facebook. Mais, il semble que malgré la volonté politique et le concours des grandes plates-formes, la régulation des contenus en direct – sur tous les réseaux en simultané – soit malheureusement impossible.
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