Vingt-six ans après que le gouvernement américain ait brisé son monopole sur les télécommunications ?” ce qui avait donné naissance aux Baby Bells ?”, ATT est à nouveau éclaté, mais cette fois, de son plein gré ! Le géant américain des télécoms a annoncé aujourd’hui qu’il allait se séparer entièrement de ses activités sans fil (ATT Wireless) et câble (ATT Broadband). Cette décision affirme l’abandon de la stratégie du groupe, qui était d’offrir à ses clients des solutions globales, avec des communications locales et internationales, ainsi que des téléphones mobiles et des accès à Internet. Elle survient après trois années de forte croissance externe par acquisitions.
ATT Business propriétaire de la marque ATT
D’ici à la fin de l’année prochaine, les deux nouvelles sociétés seront introduites en Bourse, au même titre que l’avaient été NCR et Lucent. La société principale, ATT Business, sera propriétaire de la marque ATT, les autres sociétés opérant sous licence. Ce “nouvel ATT”, comme le présente son PDG, Michael Armstrong, sera propriétaire des nombreux réseaux de l’opérateur et proposera des services de communication aux entreprises par l’intermédiaire d’ATT Business, et aux particuliers via ATT Consumer. Cette dernière division sera également introduite en Bourse, mais elle restera toutefois dans le giron de l’opérateur.Au début de 2002, la compagnie ATT, telle qu’on la connaît aujourd’hui, sera devenue quatre sociétés bien distinctes. Cette restructuration géante a bien failli éclipser l’annonce des résultats, alors que le chiffre d’affaires trimestriel de la compagnie a augmenté légèrement de 4 % par rapport à l’année dernière, aux alentours de 17 milliards de dollars. Les bénéfices ont cependant fléchi pour n’arriver qu’à 1,44 milliard de dollars.
L’héritage de la dette
Le PDG de l’opérateur n’a cependant pas abordé la question délicate de la dette, qui s’élève à près de 19 milliards de dollars. Et notamment, comment celle-ci sera partagée entre les différentes sociétés nouvellement créées. Mais surtout, la décision de découper l’entreprise, rendue nécessaire par le mécontentement croissant des actionnaires, pose la question de l’échec de la coûteuse stratégie de l’opérateur dans le câble.Aujourd’hui, ATT est évalué à environ 100 milliards de dollars, soit grosso modo la somme qui a été dépensée pour racheter les nombreux câblo-opérateurs qui constituent la division ATT Broadband. En voulant proposer des services de communication totalement intégrés et de bout en bout, Michael Armstrong a réussi en seulement trois ans une chose qui a pris au gouvernement américain presque dix ans à faire : démanteler ATT. Bravo !
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