Notre première rencontre avec l’Atrix de Motorola remonte à janvier, à l’occasion du CES de Las Vegas. Nous vous faisions déjà part à l’époque de notre intérêt pour cet engin atypique. Petit rappel. À la base, l’Atrix est un smartphone sous Android plutôt conventionnel… même si ses caractéristiques le classent parmi les modèles haut de gamme : écran tactile de 4 pouces, 1 Go de mémoire vive et un processeur Tegra 2 double cœur de Nvidia, habituellement réservé aux tablettes. Une réserve de puissance singulière qui prend tout son sens une fois le terminal connecté à ses accessoires inédits. Le Lapdock, tout d’abord. Imaginez un ordinateur portable avec un écran de 11 pouces, un véritable clavier Azerty, un pavé tactile, deux ports USB, une batterie, mais rien d’autre. Quid du processeur, de la mémoire vive et du stockage ? Quand l’Atrix est enfiché dans le support situé derrière l’écran du Lapdock, ce sont ses composants qui font tourner ce qui devient un véritable PC portable… sous Android. Ou plutôt sous Webtop, une surcouche optimisée pour l’écran de 11 pouces, spécialement développée par Motorola pour l’occasion. L’Atrix est enfin disponible en France, et nous avons pu l’utiliser pendant plusieurs jours en conditions réelles.
Connecté à un écran 11 pouces…
Gadget de geeks ou vraie bonne idée ? La mise en route du système est très simple puisque Webtop se lance dès que l’Atrix est connecté au Lapdock. On y trouve une fenêtre qui affiche l’écran du smartphone, un outil indispensable pour garder la main ? et un œil ? sur le mobile qui se trouve caché derrière l’écran de 11 pouces. Prendre des appels, envoyer des SMS, parcourir son carnet d’adresses, tout s’effectue dans cette fenêtre. L’écran tactile du mobile étant inaccessible, c’est avec le pointeur de la souris et le touchpad du Lapdock que l’on navigue au travers des menus du smartphone. Et pour plus de confort, il est aussi possible d’afficher cette fenêtre en plein écran. Bien vu. Mais voilà, en dehors de cet Android fenêtré, Webtop ne propose qu’un navigateur de fichiers, un lecteur de contenus multimédias et un navigateur Web. En l’occurrence un Firefox classique, et non pas une déclinaison light, tant mieux. L’explorateur de fichiers permet de parcourir la mémoire interne et la carte mémoire du téléphone, d’effectuer quelques opérations sommaires, mais rien de plus. Il nous a même été impossible de télécharger un fichier avec Firefox et de l’enregistrer dans le téléphone ! Une action pourtant basique, et ô combien essentielle. Troisième élément du Webtop, le media center est plutôt joli pour lire des diaporamas de photos, de la musique et des vidéos. Seul hic, il ne prend pas en charge les sous-titres.Cet environnement Webtop peut-il remplacer un OS traditionnel comme Windows ? Après plusieurs jours de test, la réponse est non, clairement. Il faudrait plutôt le comparer à Chrome OS ou Jolicloud ? en moins bien ? ces systèmes tout entiers tournés vers le cloud computing. Pas ou peu d’applications installées, mais plutôt des services Web censés en faire autant, via le navigateur.
… ou branché sur la télé
Un autre accessoire, le HD Multimedia Dock, donne accès aux mêmes fonctions que le Lapdock à condition d’y brancher un écran en HDMI ainsi qu’un clavier et une souris sur l’un de ses trois ports USB. Une solution plus économique puisqu’il est vendu 100 euros alors que le Lapdock avoisine les 300 euros.Au final, quels sont les atouts de l’Atrix face à un netbook vendu au même prix ? Il est plus fin que la plupart d’entre eux, plus autonome aussi (près de huit heures), et il démarre en moins de dix secondes… Certes, mais il est encore difficile de se priver aujourd’hui de l’impressionnante logithèque de Windows, du moins en tant que particulier. Pour les pros, en revanche, l’intérêt de l’Atrix et de son Lapdock est certain : un smartphone pour être joignable à tout moment qui se transforme en quelques secondes en PC portable pour accéder aux outils de l’entreprise et à une suite bureautique en ligne dans des conditions plus confortables.
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