Le 22 décembre dernier le Réseau des cartes bancaires a subi des incidents d’une envergure sans précédent. Ce jour-là, entre 16 et 19 heures, le traitement des demandes d’autorisation de paiement par carte tournait au ralenti. Résultat : des clients exaspérés ont dû patienter interminablement aux caisses de plusieurs grandes enseignes. A la veille des fêtes de fin d’année et du passage à l’euro, l’incident a eu un retentissement aussi immédiat que prévisible.
La SSII minimise l’incident
Atos Origin, l’un des principaux prestataires de services d’autorisation, a, depuis, reconnu sa responsabilité. Toutefois, la SSII récuse toute idée de panne de ses serveurs ou de ses logiciels, préférant évoquer l’apparition d’un goulet d’étranglement. “Il y a eu des rejets sur certaines demandes, mais toutes sont passées au final et aucune communication n’a été perdue. Le traitement des autorisations a simplement pris plus de temps qu’en période normale”, plaide ainsi Christian Huguet, directeur de l’activité Customer Management Services d’Atos Origin.Cependant, ces incidents n’ont pas pour origine les flux générés au jour le jour par ses clients habituels. Atos Origin ne traite environ qu’un quart de toutes les demandes d’autorisation sur des transactions réalisées avec la carte bancaire. Les capacités provisionnés pour ces clients sur ces serveurs d’autorisation ne sont pas en cause. D’ailleurs, selon Yves Randoux, administrateur du groupement des cartes bancaires, “les quelque 6,5 millions de demandes d’autorisation relevées le 22 décembre n’étaient pas supérieures aux piques précédents.”
Les banques et Atos ont dépassé leurs seuils de traitement
La faute incomberait plutôt aux banques qui ne font que ponctuellement appel aux services d’Atos Origin. En effet, en grande majorité, elles continuent de traiter en interne les demandes d’autorisation en provenance de leurs clients commerçants. Mais pour parer à toute éventualité, certaines se tournent vers Atos Origin afin de bénéficier de capacités de traitement supplémentaires. Des contrats établis avec la SSII fixent les volumétries.Or, ce sont ces seuils de traitement qui ont été largement dépassés le 22 décembre dernier. La raison ? Certaines de ces banques auraient été, elles-mêmes, victimes de défaillances de leurs propres serveurs d’autorisation. D’où les goulets d’étranglement subis par les machines d’Atos Origin. Le groupement des cartes bancaires réalise actuellement un audit pour établir les responsabilités de chacun. La perspective de publication des résultats par ce représentant des banques est accueillie favorablement par Christian Huguet.
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