L’Atom n’est pas mort : il va continuer à vivre dans les objets connectés…. et peut-être même dans votre prochaine voiture. Par Atom, on entend ici non pas la brique élémentaire qui forme les molécules, mais le processeur (CPU) basse consommation d’Intel. Si ce CPU connut son heure de gloire avec les netbooks entre 2008 et 2012, cet âge d’or est révolu et la puce d’entrée de gamme cherche sa place. Entre l’échec du positionnement dans les smartphones et l’exploration du monde des microserveurs, l’Atom n’a jamais retrouvé de nouvelle niche à succès.
Gérer les caméras des voitures
La nouvelle puce s’appelle Atom E3900 et a comme particularité d’être optimisée pour les objets connectés. Mais pas les trackers d’activité et autres gadgets de santé : avec une dissipation thermique (qui est fonction de la consommation énergétique) de 6W à 12W, cette puce est à mettre au niveau des processeurs Tegra ou Snapdragon les plus puissants.
L’Atom E3900 est donc destiné à des objets requérants plus de puissance, tels les systèmes de vidéosurveillance ou les ordinateurs de bord des voitures. Le processeur gère en effet jusqu’à 3 écrans 4K pour les systèmes de divertissement, et jusqu’à 15 flux caméra en Full HD issus, logiquement, des systèmes d’aide à la conduite. Interrogé par nos soins, Intel France indique que ces prises en charge ne sont pas possibles en simultané. Il faudra trouver un équilibre entre les flux caméra et les vidéos du système de divertissement.
Pour Intel, la force de son Atom est sa plus grande polyvalence face aux processeurs ARM sur mesure : outre les versions de Linux professionnelles comme les distributions Wind River dédiées à l’automobile, ce processeur à l’architecture x86 (la même que celle des ordinateurs) peut faire tourner un Windows 10 classique, des Linux « normaux » ou encore Android 7 (une compatibilité annoncée pour le second trimestre de 2017). De quoi proposer aux intégrateurs une puce polyvalente capable de motoriser n’importe quel système d’exploitation.
Performances du PC, normes de l’industrie
Côté technique, l’Atom E3900 est de génération Appolo Lake et profite donc de la toute dernière finesse de gravure en 14 nm. Il se décline en 3 versions :
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L’Atom x5-E3930, deux cœurs à 1,3 GHz avec mode turbo à 1,8 GHz, TDP de 6,5W
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L’Atom x5-E3940, deux cœurs à 1,6 GHz avec mode turbo à 1,8 GHz, TDP de 9,5W
- L’Atom x7-E3950, deux cœurs à 1,6 GHz avec mode turbo à 2 GHz, TDP de 12W
Toutes ces déclinaisons gèrent jusqu’à 8 Go de RAM en DDR4, gère l’USB 3 et décodent son et vidéo de manière matérielle. A ces spécifications classiques du monde des PC s’ajoutent des prises en charge de sécurité et de latence issues du monde de l’industrie. La latence réseau minimale affichée est de 1 microseconde. Le processeur est compatible avec les outils de sécurité Intel TXE chargés de garantir une « chaîne de confiance » dans les systèmes. Enfin, la qualité de fabrication est de grade « industriel », un niveau de qualité supérieur à celui des processeurs d’ordinateurs. Comprendre : l’Atom E3900 n’est pas conçu pour faire tourner votre serveur multimédia relié à votre téléviseur qui lit les films que vous trouvé sur internet, mais il se destine uniquement aux entreprises et autres intégrateurs de systèmes.
“A” pour automobile
Si le processeur normal est bien appelé « E3900 », la version dédiée aux voitures est estampillée « A3900 ». Les différences sont de l’ordre des standards de qualification : la version A répond à la norme AEC-Q100, qui détaille les tolérances exigées dans l’automobile. Outre les détails d’intégration (ingénierie, normes), les processeurs A doivent avoir une durée de vie minimale de 7 ans et encaisser des amplitudes thermiques allant de -40°C à +110°C. De quoi garantir la bonne marche d’une voiture roulant de Tombouctou au Svalbard.
Cette nouvelle génération de processeurs Atom devrait être disponible au premier trimestre 2017.
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