Après cinq années de croissance (53 % par an en moyenne) et une première place sur le marché des cartes graphiques en 1998, ATI est confronté à la première crise de son histoire. Le fabricant s’est laissé surprendre par l’arrivée de nVidia, qui, en deux générations de chipsets graphiques (TNT et GeForce), s’est imposé comme la référence incontestée dans le domaine des cartes accélératrices 3D. Selon le cabinet Mercury Research, au troisième trimestre 1999, nVidia s’octroyait 46 % de parts de marché, tandis qu’ATI était relégué loin derrière avec seulement 15 %.
“Le succès de nVidia a suscité une réelle remise en question, confie Pierre Lainé, directeur du marketing d’ATI France, mais nous restons confiants dans la capacité d’innovation de nos 900 ingénieurs en R&D pour reprendre l’ascendant technologique.” ATI prépare donc en toute hâte sa future puce graphique, la Rage 6, qui devrait être dévoilée le mois prochain au Cebit. Surtout, il estime être le mieux placé sur le marché pour répondre au volume des commandes des constructeurs. Après être devenu le fournisseur exclusif d’Apple, il figure en bonne place auprès de Dell, HP, Packard Bell et Compaq.
Une volonté de diversification
Par ailleurs, ATI s’est rapidement intéressé aux composants pour ordinateurs portables, un secteur sur lequel il occupe désormais la seconde place, derrière le spécialiste NeoMagic. Mais, selon Pierre Lainé, le marché du PC n’est plus à même de maintenir son niveau de croissance actuel. ATI cherche donc à se diversifier. L’an dernier, le fabricant a racheté, pour 50 millions de dollars (48,6 millions d’euros), Chromatics Research, qui développe des DSP programmables et des puces multifonctions intégrant vidéo, audio, modem et CPU. Avec cette acquisition, ATI vise le marché des terminaux pour le web et la télévision haute définition. Il a déjà dévoilé son Set-Top-Wonder II Box, basé sur la nouvelle puce Rage HDTV. Ce bo”tier sera bientôt proposé aux OEM à moins de 300 dollars (291 ?).L’évolution du marché des cartes 3D rappelle, à qui l’aurait oublié, qu’aucune position n’est jamais acquise. Mais, outre sa compétition avec nVidia, ATI, en se diversifiant, va devoir affronter à de nouveaux concurrents qui visent, eux aussi, le marché du Web TV, comme National Semiconductor ou Intel.
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