Facebook disposait déjà d’un drone géant Aquila destiné à connecter des populations exclues d’Internet. Il projette maintenant de lancer pour les mêmes raisons un satellite Athena, en référence à la célèbre déesse de la sagesse dans la mythologie grecque. Le groupe a en effet déposé une demande d’autorisation auprès du gendarme des télécoms américains, la FCC, d’après le site IEE Sprectrum qui s’est procuré le document. Le texte est intitulé « Demande d’autorisation expérimentale pour lancer et opérer en orbite basse un satellite non géostationnaire et communiquer avec certaines stations terrestres ».
Un satellite Facebook a déjà explosé en vol
Facebook mène déjà de front de nombreux pilotes destinés à améliorer la couverture numérique mondiale et compte un département dédié à cet effet : le Connectivity Lab. Outre Aquila, on peut citer le réseau maillé urbain Terragraph pour les centres urbains denses, le portail Internet.org à destination des pays souffrant d’une connexion de mauvaise qualité, et Telecom Infra Project, une initiative de travail collaboratif entre entreprises hardware et opérateurs pour développer de nouvelles technologies télécom.
Mais le retour de Facebook sur le terrain du satellite est une vraie surprise. D’abord parce qu’il y a le traumatisme de ce satellite géostationnaire opéré par Eutelsat pour le compte de Facebook et qui a explosé en vol en 2016 à bord d’un lanceur de Space X, alors qu’il devait apporter de la connectivité en Afrique. Ensuite parce que des rumeurs très sérieuses indiquaient en 2015 que Facebook avait abandonné un projet secret de constellation de satellites. Trop coûteux et trop de concurrence face aux démarches similaires de OneWeb et Space X qui a lancé son premier satellite au mois de février dernier.
Des ondes millimétriques pour plus de débit
Le dossier est donc de nouveau sur la table avec une spécificité qui pourrait bien faire sa force. Les communications permises par ce satellite reposeront sur des ondes millimétriques, des fréquences qui déjà attendues pour booster la future 5G (28 GHz pour les Etats-Unis et l’Asie, 26 GHz pour l’Europe). Leur propriété est d’offrir plus de débit grâce à davantage de spectre disponible. En l’occurrence, Athena reposera sur les bandes 71-76 GHz pour le débit descendant et 81-86 GHz pour le débit montant. Ce qui permettrait, selon IEEE, de fournir une connexion Internet mobile et fixe dix fois plus rapide que ce que prévoit Space X, dont le premier satellite a été envoyé au mois de février dernier.
Le document stipule un lancement début 2019 pour une durée d’expérimentation de deux ans. Rien n’est dit, en revanche, de l’objectif final. S’agit-il de lancer un ou une constellation de satellites ? Quel sera le modèle économique ? Facebook va-t-il se muer en opérateur ou proposer ses services à des partenaires locaux ? Envisage-t-il de couvrir tout le globe ou seulement certaines régions ? Le groupe n’a en tous pas saisi l’occasion de la conférence F8, qui vient de s’achever, pour en dire davantage.
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