Grand absent du MWC de Barcelone, le taïwanais Asus dévoile enfin son tout nouveau fleuron, le Zenfone 6, qui face à une concurrence acharnée sur le segment du haut de gamme a pour mission de « défier l’ordinaire ». Avec cet appareil original, le constructeur taïwanais cible les passionnés de technologies et veut répondre aux attentes les plus fortes des utilisateurs, que ce soit en termes d’affichage, d’endurance ou d’usages, photo incluse.
Un écran géant dans un boîtier ultra compact
Avec sa dalle de 6,4 pouces, le Zenfone 6 ne fait pas dans la discrétion, notamment en poche, même si son boîtier reste extrêmement compact au regard de l’équipement embarqué. A diagonale presque identique, ses dimensions et son poids (198 g pour 15,9 cm de hauteur et 9 mm de profondeur dans sa partie la plus épaisse) approchent ceux du Huawei P30 Pro. Certes, l’utilisateur doit se contenter de la technologie LCD – avec une haute luminosité de 600 cd/m² annoncée, tout de même – mais Asus a un autre atout en poche.
Pour rendre incomparable l’immersion dans cet écran aux bords ultrafins, le constructeur l’a dépourvu de l’encoche ou du poinçon commun à la grande majorité des smartphones actuels. La surface d’affichage atteint ainsi 92% de la façade du mobile. On n’est pas loin du record détenu par le Find X, 93,8 % selon Oppo. Précisons que le verre qui habille le dos et la façade du Zenfone 6 est protégé contre les rayures et les chutes accidentelles inférieures à 1 mètre grâce à son revêtement Corning Gorilla Glass 6 (de dernière génération).
De la batterie à la recharge : un savant dosage
Si le boîtier du Zenfone 6 n’est pas le plus compact du monde, il embarque, en revanche, une batterie très haute capacité de 5000 mAh, du rarement vu sur un smartphone haut de gamme aussi fin. Asus est parti du constat que la plus grande hantise de l’utilisateur reste la panne sèche. Pour un confort maximum, la charge ultra rapide en complément d’une batterie de choc a été envisagée mais le constructeur a finalement préféré jouer la carte du compromis, car cette fonction augmentait trop la taille de la batterie tout en réduisant sa durée de vie. Le Zenfone 6 doit donc se contenter de la charge rapide (Quick Charge 4, adaptateur de 18W), avec une belle promesse de deux jours complets d’autonomie en utilisation. Mieux, une petite heure de charge lui permet de recouvrer une journée complète d’autonomie. Le dosage idéal, selon Asus, entre endurance et confort d’usage.
Le Snapdragon 855 aux manettes, épaulé de ZenUI 6
Equipé du processeur de dernière génération de Qualcomm, le Snapdragon 855, le Zenfone 6 devrait rejoindre le cercle des smartphones les plus puissants du monde Android. Asus ne s’est pas pour autant reposé sur ses lauriers en matière d’optimisation logicielle. La puissance ne fait pas tout, l’utilisateur attend en premier lieu de son mobile un usage confortable, avec une fluidité de navigation exemplaire. Ce que promet là encore le smartphone d’Asus qui a travaillé en conséquence son environnement ZenUI 6, en surcouche d’Android Pie. A l’instar de la version présente sur le Zenfone 5, cette nouvelle édition de ZenUI reste proche de la version stock de l’OS de Google. Asus a ainsi réduit de 43% le nombre d’applications préchargées depuis son Zenfone 2. D’ailleurs, l’appareil devrait compter parmi les premiers à migrer cet été vers Android Q.
Avec le Zenfone 6, la R&D d’Asus a planché pour gagner en rapidité d’exécution face aux principaux concurrents que sont le Galaxy S10+, le Xiaomi Mi9 ou le Pixel 3 XL. Pour l’y aider, l’intelligence artificielle est de la partie, notamment au travers du deep learning avec la technologie Optiflex qui permet de lancer ses applications plus rapidement. Cette gestion intelligente permet, à partir d’un algorithme hybride, de déterminer quelles applications doivent être conservées en mémoire pour gagner du temps lorsqu’on les relance. Selon Asus, le Zenfone 6 serait sur ce plan un peu plus rapide qu’un S10+ et même presque deux fois plus rapide qu’un Mi9. A vérifier lors de nos tests.
Le confort d’utilisation se fait également sentir au travers d’animations et de transitions des plus fluides. On peut découvrir certaines options pour l’heure réservées aux Pixel de Google comme le Dark Mode.
Asus a par ailleurs intégré à son smartphone un bouton qui permet de faire appel aux services de Google Assistant, y compris en mode Talkie Walkie (plusieurs requêtes d’affilée sans prononcer à chaque fois le sésame «OK Google». Contrairement à Bixby sur les Galaxy, ce bouton est personnalisable. On pourra donc d’une simple pression lancer la caméra ou faire une capture d’écran.
Concernant Google Assistant, Asus va plus loin encore en diffusant ses réponses au travers du haut-parleur réservé aux appels, par souci de confidentialité. L’utilisateur appréciera aussi le réglage automatique du niveau sonore en fonction du bruit régnant autour de soi.
Une caméra rotative pour aller plus loin en photo
Pour éviter toute encoche ou poinçoin sur l’écran du smartphone, encore fallait-il choisir une solution pour intégrer la caméra avant. Ecartant le tiroir coulissant, Asus a préféré miser sur un dispositif rotatif qui a le mérite de proposer les mêmes aptitudes photos pour les clichés classiques et pour les selfies. Loin d’être un simple gadget, ce dispositif inclut un double module photo qui associe un objectif principal grand angle qui ouvre à f/1.79 à un ultra grand angle avec une couverture angulaire de 125 degrés.
Le premier objectif (un équivalent 26 mm en grand angle et 52 mm en téléobjectif) s’appuie sur le dernier capteur Sony IMX586 de 48 Mpixels, déjà éprouvé sur le Honor View 20. S’il est possible de prendre des photos en pleine définition (48 Mpixels), ce capteur présente l’avantage, à l’aide de la technologie «Quad Bayer» de combiner les informations de 4 pixels en 1 -chacun atteint alors une largeur 1,6 micron- pour des photos de meilleure qualité en basses lumières (prises en 12 mégapixels).
Asus promet également une mise au point ultra rapide (0,03s) grâce à un autofocus à détection de phase et laser ainsi qu’un mode nuit efficace, capable de révéler des couleurs et des détails habituellement absents des photos en basses lumières.
L’ultra grand angle (equivalent 11 mm) s’appuie de son côté sur un capteur de 13 mégapixels et bénéficie d’une correction anti-distorsion qui nous a semblé à première vue assez efficace.
Avec ce double module, le Zenfone 6 couvre tous types de photo (du portrait au paysage, quelles que soient les conditions de luminosité) et n’est pas en reste en vidéo (4K stabilisée, slow motion Full HD sur le capteur principal, motion tracking…).
Flip Camera : un dispositif inédit et astucieux
Mais ce qui différencie le Zenfone 6 de ses compétiteurs, c’est indubitablement le système rotatif ultra sophistiqué dans lequel vient se loger ce double module photo. Conçu en metal liquid, un alliage 20% plus léger et 4 fois plus resistant que l’acier – le plus grand composant jamais conçu dans cet alliage, indique Asus-, ce mécanisme effectue une rotation à 180 degrés, avec un angle de prise de vue entièrement pilotable au doigt depuis un curseur tactile présent à l’écran. Pratique pour prendre des clichés en toute discrétion, sans orienter son smartphone vers le sujet !
Mais ce dispositif, si élaboré soit-il, pourrait aussi devenir le «talon d’Achille» du Zenfone 6. Comme sur le Galaxy A80, les futurs acquéreurs ne manqueront pas de se demander si ce système résistera aussi bien à l’usure naturelle ou aux chocs qu’un double module photo classique.
Avec ce choix, Asus a pris un risque mais le constructeur se veut extrêmement rassurant. Sa Flip camera, comme le taïwanais l’appelle, est solide et un capteur permet de surcroît de détecter les chutes. Au-dessus de 1,25 m, elle revient en position d’origine. En dessous, elle se protége en changeant d’orientation.
Zenfone 6 : un prix défiant toute concurrence
Quoi qu’il en soit, les plus geeks ne manqueront pas d’apprécier les trésors d’imagination qu’Asus a déployé pour les convaincre.
Les autres pourraient bien céder aux sirènes du Zenfone 6 à la lecture de son prix. Une politique tarifaire qui fait de lui le smartphone haut de gamme le moins cher du moment, avec le Xiaomi Mi 9, dont la mémoire n’est pas extensible et la batterie de seulement 3300 mAh).
Pour le Zenfone 6, comptez seulement 499 euros pour la version 6 Go / 64 Go (avec mémoire extensible par MicroSD), 559 euros pour la version 6 Go / 128 Go ou 599 euros pour la version 8 Go / 256 Go. L’édition 6/128 sera disponible dès le 25 mai à la Fnac, à laquelle Asus a offert la primeur. Pour les autres modèles, il faudra patienter jusqu’à la mi-juin avec une précommande possible dès maintenant sur le site d’Asus, entièrement redesigné à l’occasion de ce lancement.
Lire les caractéristiques techniques complètes de l’Asus Zenfone 6
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