L’an dernier, le ScreenPad, présent que le ZenBook Pro 15 d’Asus, nous avait intrigués : il s’agissait d’un touchpad pouvant faire office d’écran d’appoint pour contrôler des apps (Spotify, etc.), voire se transformer en calculatrice. Une autre vision de la Touch Bar d’Apple. En ce Computex 2019, Asus a poussé plus loin sa démarche d’intégration. Loin de se cantonner à un touchpad, l’écran secondaire du ZenBook pro Duo 15,6 pouces est un « véritable » écran.
Suppléant la superbe dalle principale – un bijou d’OLED 4K HDR – l’écran IPS qui se place au-dessus du clavier affiche lui aussi 3840 pixels de large pour 1100 pixels de hauteur. Une étrange dalle tactile de 14 pouces dont le ratio peu commun de 32:9 interpelle de prime abord : que peut-on afficher sur un tel écran ?
Beaucoup de choses en fait : du compagnon multitâche dans lequel on dépose les apps à faible encombrement (lecteur musical, calculatrice, Notepad, météo, etc.) à l’écran de soutien d’applications, les usages sont nombreux. En montage vidéo, on peut imaginer glisser le catalogue de médias. En musique on peut y placer les potentiomètres et autres vu-mètres voire un clavier. Lors de sa conférence de presse sous embargo dimanche dernier, Asus a présenté différents scénarios d’usage de son ZenBook, qui se passent de développement tiers.
Car le taïwanais n’a pas bâclé sa partie logicielle et même sans adaptation de la part des éditeurs/développeurs, le système de double écran fonctionne très bien. Un programme qui tourne en tâche de fond permet en effet de placer – ou basculer – les logiciels rapidement sur l’un ou l’autre écran. L’écran secondaire profitant de plus d’un système de placement rapide des fenêtres ainsi que d’une touche de fonction permettant d’appeler des scénarios préétablis, de paramétrer le comportement du système, etc. On peut ainsi enregistrer un espace de travail de référence – montage vidéo, composition musicale, programmation, etc. – et l’appeler en deux clics sans avoir à rejouer au jeu du placement des fenêtres. Si nous avons déjà pointé par le passé les faiblesses logicielles d’Asus, le constructeur informatique a ici très bien soigné sa partition – les modèles de présérie que nous avons manipulés se sont remarquablement comportés.
Des besoins logiciels spécifiques
Mais pour aller au bout du potentiel des ZenBook Duo, Asus va désormais devoir courtiser la population des développeurs et des éditeurs logiciels afin qu’ils utilisent l’API gratuite mise à leur disposition. Une tâche ardue dans un premier temps, qui demandera du temps – et peut-être des investissements de la part d’Asus –, car ces machines sont une catégorie à part entière.
Selon un responsable taïwanais avec lequel nous avons échangé, « même des développeurs indépendants pourront développer des plugins » pour des applications populaires. On peut ainsi imaginer qu’un codeur isolé développe son propre panneau d’outils pour Lightroom (par exemple), bien avant qu’Adobe ne songe même mettre les mains dans le cambouis.
Enlevez le « Pro » du nom, et vous obtenez le ZenBook Duo, une version plus petite et plus modeste. L’écran principal n’est plus tactile et se limite au Full HD, l’écran secondaire ne mesure plus que 12,6 pouces. Mais la machine est plus compacte et surtout moins chère. Car le premier prix du ZenBook Pro Duo sera de 2999 euros. Un tarif élevé… dans une configuration de départ. Nul doute que la configuration maximale à partir de Core i9, de GTX 2060 avec ses 32 Go de RAM et son 1To de stockage sera bien, bien plus chère.
Le ZenBook Duo sera, en revanche, deux fois moins cher. Pour 1499 € on auradroit à un Core i7, 16 Go de RAM et une petite GeForce MX250. Seule ombre au tableau en termes d’usage : l’écran principal est une dalle IPS mate classique, seul l’écran secondaire est tactile. Si le tarif est plus attractif, pas sûr que cette limite permette réellement de tirer pleinement partie de l’idée originale.
Les deux machines arriveront sur le marché français au mois d’août 2019.
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