C’est un monstre encore inactif de 2,4 t à vide, qui trône dans la salle blanche anéchoïque de l’usine Alcatel Space, de Cannes. Ce géant, en phase terminale d’essais, remplirait un Livre des records à lui tout seul, mais c’est surtout le vecteur d’un nouveau pari pour son propriétaire, la Société européenne des satellites (SES), à savoir : offrir aux entreprises et aux particuliers d’Europe un accès Internet à hauts débits via l’espace.Le satellite Astra 1K emportera cinquante-huit tubes à ondes progressives, de 110 W de puissance unitaire, qui activeront simultanément cinquante-deux répéteurs en bande Ku, de 26 MHz de bande passante, capables de transmettre ensemble cent dix canaux de télévision numérique. Deux canaux en bande Ka (66 W à 500 MHz) prendront en charge les voies remontantes. Le système d’antenne est conçu pour dessiner une grande couverture paneuropéenne, mais aussi deux larges empreintes sur l’Espagne et l’Europe centrale, dont la plage de fréquences sera identique. Seize faisceaux étroits, autorisant aussi la réutilisation de mêmes fréquences, prendront en charge les liaisons retour provenant de l’ensemble du Vieux Continent.Astra 1K a pour mission de sécuriser les satellites de télédiffusion de la SES rassemblés à 19?’ 2′ de longitude E, tout en élargissant encore plus la couverture de cette position orbitale phare. Mais, surtout, il renforce les capacités d’Astra 1H, en termes de trafic Internet hauts débits bidirectionnel, au moment où la société Satlynx devient officiellement opérationnelle.
Une offre simple et compétitive
Annoncée fin avril 2002, la création de cette entreprise résulte du rapprochement des activités multimédias de la SES (Astra Net) et du potentiel industriel du pionnier israélien du VSat, Gilat. Ce duo doit être prochainement renforcé par l’arrivée à hauteur de 20 % d’Alcatel Space et de sa filiale SkyBridge. Satlynx va proposer un ensemble de services d’accès pour les entreprises et les particuliers installés dans les territoires délaissés par le câble et l’ADSL.D’entrée de jeu, la société annonce disposer d’un portefeuille de plusieurs contrats apportés par Gilat, qui fournit déjà sa technologie à plusieurs fournisseurs d’accès, dont Tiscalisat et BT Openworld. Satlynx agira en tant que grossiste d’un service intégré comprenant capacité et technologie de transmission, ainsi que les terminaux, indique-t-on.Pour Pascale Sourisse, p.-d.g. d’Alcatel Space, et initiatrice du projet SkyBridge, “il s’agit de permettre au marché (de l’accès large bande) de se développer, en proposant une offre simple et compétitive. Dès que le marché aura pris son essor, que le nombre d’abonnés aura atteint un certain volume, SkyBridge-Alcatel Space envisagera le lancement de satellites dédiés “. Rien ne dit à ce jour que SkyBridge sera l’une des marques sous lesquelles seront commercialisées les capacités de Satlynx, sachant que les clients visés sont les opérateurs de télécoms, mais aussi les agrégateurs de contenus que sont les diffuseurs de bouquets de canaux de télévision.
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