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Assommé par sa fusion, Cap cherche un nouvel équilibre

Finies les prévisions optimistes. Cap Gemini Ernst & Young, 5e groupe mondial de services informatiques, prévoit un premier trimestre 2002 en baisse. Du coup, il réorganise ses entités et retourne à l’assistance technique.

Le groupe Cap Gemini Ernst & Young (CGE&Y) paie les pots cassés pour son premier exercice fiscal plein depuis la fusion. Bien que hissée au cinquième rang mondial, la SSII n’a pas connu les résultats espérés.Et pour cause, la croissance organique est quasi nulle et l’activité est sérieusement en baisse. Le numéro deux des services en France a subi le contrecoup d’une difficile fusion avec la division conseil de l’américain Ernst & Young. Son image a été ternie par plusieurs alertes sur résultats. Sans oublier la crise du secteur des hautes technologies et des télécoms, qui n’a pas arrangé les affaires. L’avenir ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices.Selon Nicolas de Smet, analyste financier du groupe bancaire HSCB, “ La visibilité du marché 2002 est mauvaise pour CGE&Y. Et l’équilibre entre le coût de la masse salariale et la marge à atteindre est difficile à obtenir, surtout en cette période économique défavorable où la demande est inférieure à l’offre. ” D’autant que, en 2002, il sera tout aussi peu aisé de proportionner l’effectif à l’activité.La SSII affiche un résultat en recul d’au moins 10 % pour ce premier trimestre, ” et comme il n’y aura pas de baisse de 10 % de l’effectif, les marges ne seront pas bonnes “. La firme de Serge Kampf va devoir améliorer sa rentabilité ” soit grâce a une reprise des affaires, soit avec l’aide d’un plan supplémentaire de restructuration, ou faire le gros dos avec un effectif en adéquation avec la demande “.

Les grands projets pour la maison mère

En tout cas, le groupe français CGE&Y n’a pas le droit à l’erreur. Pour se relancer, il réorganise depuis janvier ses entités sur la base géographique et simplifie sa structure opérationnelle. ” Notre organisation, conçue à l’origine pour des marchés en croissance, n’a pas été optimale l’an passé car se mêlaient les dimensions sectorielles, géographiques et celles de nos lignes de services “, expliquait Paul Hermelin, directeur général du groupe, lors de la présentation des nouvelles directions stratégiques.” Mais il y a encore du travail à faire, ajoute Nicolas de Smet. Il ne faudrait pas que l’équipe dirigeante perde de vue l’évolution de ses affaires à cause de la fusion, ni qu’elle se focalise sur la valorisation boursière. “ Car le groupe étend encore son plan de restructuration, subit la hausse des inter-contrats et la faiblesse des dépenses informatiques.Comme il n’est pas question de laisser tomber l’infogérance, aux revenus récurrents, l’équilibre du portefeuille de contrats devient prioritaire. La maison mère gérera donc les projets de grande envergure, alors que sa récente filiale Sogeti s’attaquera au marché local, avec des contrats plus modestes.

Retour à l’assistance technique

Selon l’analyste de HSCB, Cap a senti le danger de perdre pied dans le secteur de l’assistance technique. ” Celui-ci représente encore des revenus intéressants pour les SSII. Si la création de Sogeti est une bonne idée, elle arrive peut-être un peu tard. Steria, Transiciel et GFI sont des acteurs plus importants et déjà bien présents sur ce segment. ” Cette offensive dans l’assistance technique reste, en tout cas, une nécessité aux Etats-Unis où le groupe n’a brillé ni par l’infogérance ni par le conseil.Néanmoins, si l’on en croit Jean-François Perret, de PAC, la situation de CGE&Y, toujours classée parmi les 20 premières SSII américaines, n’est pas si catastrophique : ” L’effectif y a été allégé et la société a préservé l’essentiel grâce à sa réorganisation en 2001. Elle devrait donc profiter de la reprise, au même titre qu IGS, Accenture ou EDS. “

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Clarisse Burger