”
L’Afnic
sort de son domaine de compétences
en offrant de la visibilité sur son site aux prestataires partenaires de l’opération .asso.fr.
C’est un abus de position dominante. Nous demanderons donc aux tribunaux le retrait de l’offre .asso.fr. “Maurice Guillaume, PDG de SC3m, un petit prestataire membre de l’ Afnic (Association française de nommage Internet en coopération), s’est associé à cinq autres prestataires pour attaquer l’Afnic en justice.
Un contrat discuté
A l’origine du débat, un contrat de partenariat envoyé aux 1000 membres de l’Afnic en mai, dans le cadre de l’opération de gratuité d’enregistrement des noms de domaines .asso.fr à destination des 800 000 associations françaises.Le contrat stipule que, pour devenir partenaire de l’offre .asso.fr, les prestataires doivent offrir au moins un service gratuit aux associations comme, par exemple, la redirection Web/mail, l’hébergement ou le mail.Les prestataires ne pouvant répondre à l’une de ces conditions ont donc été écartés de l’opération. Une méthode qui a provoqué, bien sûr, la colère de certains d’entre eux. Ces derniers accusent l’Afnic de se poser en promoteur de certains de ses membres au détriment des autres. Exemple qui montre le ” favoritisme ” de l’association : celle-ci met en avant sur son site les coordonnées des partenaires de l’opération .asso.fr.Estimant qu’il n’a pas, comme beaucoup d’autres fournisseurs, les moyens d’offrir des prestations gratuites, Maurice Guillaume a le sentiment qu’on lui vole, de façon déloyale, un marché potentiel. Il a contacté l’Afnic fin mai pour se faire entendre, mais n’aurait obtenu pour seule réponse que ”
mépris et dédain
“.”
Faux, répond le directeur général de l’Afnic, Jean-Yves Babonneau, je lui ai répondu personnellement début juin. “Maurice Guillaume considère par ailleurs que l’association promeut l’offre de prestataires “
qui ont les moyens de se payer une opération marketing sur un an. “
Or à l’Afnic, on répond que les deux tiers des prestataires partenaires de l’opération .asso.fr sont des entreprises de petite taille. “
Ils ne pourront pas assurer le service “, rétorque Maurice Guillaume.
L’impossible double mission ?
Pour Jean-Yves Babonneau, ”
l’opération .asso.fr vise à promouvoir Internet. C’est un formidable coup de pouce, tant pour les utilisateurs que pour les prestataires. Elle a d’ailleurs été votée à l’unanimité par nos conseils représentatifs des deux branches “.Et c’est sans doute sur ce point précis que l’Afnic doit constamment faire face à la frustration : il est difficile de contenter à la fois utilisateurs et prestataires.Et si au lieu de lister uniquement sur son site les participants à l’opération .asso.fr, l’Afnic avait ajouté le descriptif des tarifs et des services de l’ensemble de ses membres, afin de faciliter le choix des pretataires aux associations ?”
Impossible
, répond Jean-Yves Babonneau, ça dépasse le cadre de nos missions. Je ne peux pas inscrire ce type d’informations sur le site car elles feraient entrer l’Afnic dans le secteur concurrentiel. “L’Afnic a-t-elle déjà dépassé la limite de sa mission avec son contrat de partenariat ? Son dirigeant pense que “
le juge lui donnera raison “. Maurice Guillaume estime, quant à lui, que si la loi n’est pas de son côté, c’est la libre concurrence qui est menacée.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.