Asie 8/3 : AOU 2010, l’arcade fait son show

AOU 2010 : L’arcade fait son show

Le marché de l’arcade n’existe pour ainsi dire plus en dehors du Japon, mais il continue à attirer l’attention des joueurs et des opérateurs de salles nippons. L’AOU 2010, qui s’est tenu fin février, était la dernière édition de la grand-messe de ce qu’il convient d’appeler désormais une exception culturelle.

Innovation rime avec fidélisation

Malgré tout, les constructeurs japonais parviennent toujours à attirer les joueurs en salles et surtout à les fidéliser grâce à un réseau national de bornes, à des concepts innovants, ainsi qu’à une orientation très marquée du côté des jeux « à cartes ».

Cette approche regroupe différents types de jeux. D’un côté, ceux qui, comme le célèbre Sangokushi Taisen de Sega, sont entièrement basés sur l’utilisation de cartes, souvent équipées de puce RFID (identification par radio-fréquence). Elles permettent de contrôler directement l’action via les larges écrans tactiles. De l’autre, les jeux à smart cards, plus classiques, grâce auxquelles le joueur peut conserver et transporter ses données personnelles de borne en borne.
Une technologie qui a le vent en poupe, au point qu’un salon annuel intitulé IC Card World lui est tout entier consacré. Il se tiendra cette année du 9 au 12 mars. Mais cette fois, loin d’être un titre obscur connu des seuls Japonais, la vedette du salon bénéficie d’une aura considérable.

Konami fait son Avatar

Metal Gear Solid Arcade est basé sur le Metal Gear Online de la PS3, mais dans une version largement refondue. Après avoir joué l’Arlésienne (il était initialement prévu pour l’année dernière), une version jouable a enfin pointé le bout de son nez, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle réserve des surprises de taille. Le jeu intègre en effet une technologie d’affichage 3D (qui peut cependant être désactivée) et de suivi de mouvement facial, mouvement qui se répercute sur ceux de la caméra du jeu.

Pour en profiter, les joueurs devront s’équiper d’une paire de lunettes analygraphiques (voir ci-contre) affublées d’un viseur pour la détection des mouvements. Face aux inquiétudes aussitôt exprimées par les joueurs devant les problèmes sanitaires posés par une telle solution, Konami a répondu en annonçant qu’ils envisageaient de vendre lesdites lunettes, sans doute dans des distributeurs installés dans les salles d’arcade.
Le jeu sera jouable en solo et jusqu’à huit en local, ou encore en ligne par le réseau national de salles d’arcade, avec la possibilité de communiquer vocalement avec ses partenaires.
Par ailleurs, la présence des dernières mises à jour des bornes musicales de Konami n’a surpris personne : Dance Dance Revolution X2, GuitarFreaks XG et DrumMania XG trouveront, à n’en point douter, leur public parmi les inconditionnels des Bemani.

Sega en force…

Sega présentait ses deux nouveaux atouts d’arcade, RingEdge et RingWide, basés sur une technologie proche du PC avec une version spéciale « embarquée » de Windows. RingEdge, la version haut de gamme, accueillera notamment Border Break 1.5, la suite de la simulation de Mechas du même nom. D’autres titres étaient également présentés, comme Virtua Fighter 5R version C, déjà dans les salles, ou encore Virtua Fighter 5 Final Showdown en vidéo uniquement.

On notera aussi le jeu de tir au pistolet Let’s Go Island, ou encore Sengoku Taisen, la suite d’une des licences de jeu de cartes les plus populaires de Sega qui intégrera la reconnaissance vocale pour lancer les attaques. Enfin, Project Diva Arcade, étrangement similaire à la version PSP, est un simple jeu de rythmes, mais qui bénéficie d’un atout de taille : il est centré autour du personnage de Hatsune Miku, la première héroïne du soft de chanteuse virtuelle Vocaloid (Yamaha), dont l’omniprésence et la popularité dans le milieu otaku frisent l’hystérie collective.

…et les autres

Namco Bandai faisait la promotion de son poids lourd, Gundam Extreme VS, dernier-né d’une franchise immensément populaire au Japon, qui met en scène des combats de Mechas à 2 contre 2, l’accent étant placé cette fois sur les combats au sol, par opposition à la guerre spatiale. Toujours sur le stand Namco, Dead Storm Pirates, un jeu de tir avec sa borne en forme de bateau pirate et un gouvernail pour se diriger.

Chez Taito, on poursuit ses efforts sans trop se fouler, avec Gaia Attack, un jeu de tir à quatre flingues, ou encore le dernier opus de Music Gun Gun, un jeu de « tir musical » jouable au pistolet, avec en guest star… Hatsune Miku, toujours prête à se vendre au plus offrant.
On passera sous silence les nombreux spécimens de Pachinko ou du UFO Catcher, la variante japonaise de l’« attrape-peluches » à pince de nos fêtes foraines, dont Sega présentait une version spéciale pilotée grâce à une Balance Board qui n’est pas sans rappeler celle de la Wii.