Finalement, Jacques Dodeman et Thierry Ehrmann ont scellé leur union dans l’information sur l’art. Le premier édite sur Internet Artaujourdhui.com, un agenda culturel couplé à un quotidien payant consacré au marché de l’art. Une entreprise lancée l’année dernière, après avoir cédé au Groupe Nart, le pool média qu’il avait créé dans les années 80 autour des titres Le Journal des arts et L’Oeil. Le second est le PDG et fondateur d’Artprice, la banque de données mondiale qui rassemble les livres de cotes et archives des ventes publiques.A ce titre, Thierry Ehrmann est entré dans la bataille financière de Drouot ?” à l’heure qu’il est, toujours dans l’impasse ?”, avec en ligne de mire le rachat d’Auctions Press, l’éditeur de La Gazette Drouot et du Moniteur des ventes. Les deux hommes viennent de nouer ” un accord poussé de coédition ” sur Internet.
Echange de contenus et couplage promotionnel
” Nous produisons des contenus complémentaires qui visent une même clientèle “, explique Jacques Dodeman. Depuis hier soir, son quotidien des arts a ainsi intégré une rubrique ” Marché et cotation “, éditée à partir des indices d’Artprice. Celui-ci, de son côté, a intégré à son site l'” Agenda culturel “, diffusé par Artaujourd’hui.com.L’information financière est, pour Jacques Dodeman, un moyen de consolider l’audience de son site, tandis que pour Thierry Ehrmann, l’association avec un groupe de presse lui donne un relais éditorial pour exploiter l’information de ses banques de données.Tous deux sont convaincus que ” l’art est redevenu une valeur de placement “. L’indice Artprice montre que depuis mars 2000, les prix du marché de l’art ont augmenté en valeur constante de 20 % tandis que le CAC 40 s’est effondré à -30 %.Parallèlement, Artaujourd’hui.com continue son développement de partenariats avec les sites étrangers consacrés à l’art et son marché, constituant ainsi un pool européen de contenus spécialisés, sur le modèle du dispositif éditorial qu’avait réalisé Jacques Dodeman avec le Journal des arts.” Nous venons de lancer une offre publicitaire pan-européenne baptisée Art in Europe, qui permet pour chaque annonceur la diffusion de bandeaux simultanément sur tous les sites partenaires “, explique Jacques Dodeman.
Echec du modèle pur Internet
Mais, après un an d’exploitation, l’éditeur reconnaît que ” le modèle pure player est en avance sur son temps “. En d’autres termes, le business plan, fixé l’année dernière (équilibre à trois ans avec un investissement de 1,5 million d’euros et 10 000 abonnés), n’est plus tenable. Pour compenser l’activité Internet, Jacques Dodeman annonce le lancement, début septembre, d’un hebdomadaire papier complémentaire du site Artaujourdhui.com.” Ce sera un journal très proche du site, qui accordera une place importante à l’information des marchés “, dévoile-t-il. La participation financière de son nouvel allié, Thierry Ehrmann, reste encore une inconnue.Seule certitude, ce nouvel hebdomadaire devra compter sur la relance du Journal des arts et de LOeil, qui, après la faillite retentissante du Groupe Nart, vient de trouver repreneur en la personne de Jean-Christophe Castelain, un ancien cadre de Microsoft marié à une antiquaire.
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