L’arnaque au faux conseiller bancaire fait partie des stratégies les plus employées par les cybercriminels. Dans le cadre de cette attaque, un escroc va entrer en contact avec vous par téléphone en se faisant passer pour le service client de votre banque. Il va affirmer qu’une opération frauduleuse a été repérée sur votre compte. Pour créer un sentiment de panique, le pirate va évoquer des transactions de plusieurs milliers d’euros. Évidemment, vous allez vouloir que la banque agisse pour bloquer ces transactions.
L’escroc s’engage alors à tout régler, si vous lui acceptez de coopérer. Le pirate va demander vos codes de sécurité, vos coordonnées bancaires ou vos mots de passe. Il peut aussi vous demander d’installer une application sur votre smartphone, qui va lui permettre de siphonner vos données. Peu importe la méthode utilisée, le cybercriminel cherche à voler assez d’informations pour pouvoir ponctionner votre compte bancaire.
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Une vieille tactique pirate
Sans surprise, les banques ont pris des mesures pour protéger leur clientèle contre les faux conseillers bancaires. Comme l’explique le compte Signal-Arnaques sur X, « les banques ont renforcé leurs défenses face à ce type de fraude ». Désormais, il est de plus en plus difficile de réaliser des prélèvements frauduleux en se servant uniquement des « accès à votre compte en ligne ». Les cybercriminels n’ont pas tardé à s’adapter en revoyant leurs techniques.
L'arnaque au faux conseiller bancaire évolue depuis quelques mois de plus en plus vers une variante bien particulière : l'arnaque au faux coursier.
Comment ça marche ? Comment l'éviter ? #Thread ⏬— Signal-Arnaques (@SignalArnaques) April 13, 2025
Le site communautaire indique que « l’arnaque au faux conseiller bancaire évolue depuis quelques mois de plus en plus vers une variante bien particulière », à savoir « l’arnaque au faux coursier ». Sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages montrent que certains pirates ont décidé de recycler « une vieille méthode ».
Comment se déroule une arnaque au faux coursier ?
Les premières étapes de l’escroquerie sont identiques à celles d’une arnaque au conseiller bancaire. Vous recevez un appel ou un SMS de votre conseiller bancaire. Il vous explique que votre carte bancaire aurait été piratée ou utilisée frauduleusement. Au lieu de vous réclamer des informations sensibles par téléphone, l’escroc vous informe que la banque doit absolument récupérer votre carte bancaire. C’est soi-disant la seule solution pour mettre un terme aux prélèvements sur votre compte.
« Les différentes fuites de données contenant des données personnelles et bancaires subies par de grandes enseignes en 2024 permettent de connaître votre banque et vos coordonnées postales. Tout ceci est disponible sur votre RIB par exemple. Ainsi il est aisé de vous cibler en prétendant être votre conseiller bancaire pour tenter de vous leurrer », explique Benoit Grünemwald, expert en cybersécurité d’ESET France, à 01Net.
Il indique qu’un coursier est en route vers chez vous pour récupérer la carte compromise. Dans l’urgence, la victime est tentée de confier la carte au coursier sans poser trop de questions. Celui-ci va évidemment en profiter pour réclamer les codes de sécurité de la cible. Là encore, celle-ci risque d’obtempérer sans réfléchir, persuadée d’avoir affaire à un individu envoyé par sa banque. C’est là que l’escroc obtient toutes les informations, et les outils, nécessaires pour siphonner votre compte. Avant que vous ne vous rendiez compte de la supercherie, le pirate aurait réalisé une pléthore d’achats.
« Cette arnaque au faux coursier bancaire est sur le papier extrêmement simple à mettre en œuvre. Les attaquants peuvent en effet disposer facilement des informations nécessaires sur leurs victimes potentielles car des informations de ce type ont massivement fuité au fil du temps », relate Pascal Le Digol, expert en cybersécurité de WatchGuard Technologies.
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Des arnaques parfois violentes
« Les attaquants s’exposent physiquement en allant rencontrer leurs victimes ! C’est tout à fait inhabituel car très risqué. Bien plus en tout cas que lorsque les méfaits se déroulent à 100% en ligne », estime Pascal Le Digol, soulignant qu’il « est difficile de croire que cette arnaque puisse être viable à grande échelle et qu’elle représente une vraie tendance ».
« Lors du renouvellement de votre carte, la banque vous demande de détruire l’ancienne. Quelques coups de ciseaux sur votre nom et prénom, ainsi que sur la puce et votre carte devient inutilisable. Nul besoin que votre banque la récupère. Il en est de même en cas de fraude. Le conseil universel : votre banque ne vous demandera jamais d’éléments secrets, code de carte ou mot de passe », recommande Benoit Grünemwald.
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