Créée en 1996 et fraîchement débarquée à Paris, la start up californienne Ariba soigne une image de star confirmée du commerce interentreprises. Elle cherche de plus en plus à jouer la carte de l’ouverture. Ainsi, contrairement à son concurrent Commerce One, qui se fend d’un soutien sans faille aux ” standards ” du monde Microsoft, cet éditeur s’est lancé sur la vague Java. Son application phare, Order Request Management System (ORMS), est entièrement écrite dans ce langage. Elle distribue la gestion des achats sur les serveurs et les postes clients de l’entreprise. Elle duplique également le catalogue produits des fournisseurs sur l’intranet de la firme cliente et orchestre, bien entendu, les échanges avec l’Ariba Commerce Network, sa place de marché.
Employé par plus d’une cinquantaine de grands comptes mondiaux, qui restent néanmoins majoritairement américains, ORMS s’ouvre aussi aux progiciels de gestion intégrés – principalement à ceux de SAP, d’Oracle et de PeopleSoft. “Pour atteindre cet objectif, nous avons privilégié l’EAI (Enterprise Application Integration) Active Enterprise de Tibco Software”, précise Ben Wright, directeur marketing Europe Middle East and Africa pour Ariba. ORMS sera couplé et même revendu avec Active Enterprise d’ici à l’été prochain. Pour Ariba, l’intégration aux ERP prend de plus en plus d’importance. Ben Wright redoute néanmoins que ceux-ci aient des difficultés à supporter dix mille utilisateurs, comme cela peut arriver dans le commerce électronique.
Des partenariats d’envergure
Le PGI dans lequel Ariba s’est le mieux imbriqué – et de loin – se trouve être celui de J. D. Edwards. Il faut dire que les deux éditeurs ont mené des développements en commun depuis l’automne 1999. J. D. Edwards s’est même mué en revendeur de solutions Ariba pour ses clients. “ L’objectif premier d’une telle intégration consistait à faire fonctionner ORMS aussi bien avec les versions Web et client serveur de notre PGI One World qu’avec notre solution RPG AS/400″, précise Didier Faure, directeur marketing de J. D. Edwards France. Dans ce cas de figure, l’intégration a, en revanche, marié à ORMS l’EAI Prospero d’Oberon, une filiale d’OnDisplay devenue elle-même récemment filiale de Vignette. “Nous sommes partis du principe que la base de données de l’ERP constituait la base de l’ensemble, complète Didier Faure. ORMS est un module opérationnel autour de ce c?”ur.” Le processus d’intégration s’est concentré autour des fonctions d’achats et de finance de One World. Et Didier Faure de compléter : “Nous avons synchronisé les tables de référence pour répondre à une logique d’achats de biens et de services non stockés.” Non sans raison, car cette catégorie d’achats représente précisément le fonds de commerce d’Ariba. Les places de marché qu’il héberge sont en effet centrées sur ces produits. Ni J. D. Edwards ni Ariba ne comptent d’ailleurs s’arrêter en si bon chemin. D’ici à la fin de l’année, il devrait être possible, par exemple, d’envoyer des éléments concernant les besoins d’achats émis par le biais des outils de planification à la future version 7. 0 d’ORMS, si l’on en croit Didier Faure.
Ces évolutions rapprochent Ariba de l’approvisionnement direct en biens de production. Autrement dit, des achats qui cheminent réellement tout le long de la chaîne logistique. Pour déblayer le terrain dès maintenant, l’éditeur s’est d’ailleurs fendu d’un nouveau partenariat d’envergure – cette fois avec i2 Technologies, le numéro un de la gestion de la chaîne logistique. De ce fait, ils commercialisent déjà conjointement leurs solutions de places de marché respectives aux côtés d’IBM.
Automatiser, de la commande à la livraison
En mai, l’Ariba Commerce Network a également reçu le renfort de la société canadienne Descartes Systems Group, spécialiste des solutions d’automatisation des flux logistiques. Les deux firmes viennent de passer un accord pour automatiser tout le processus de commerce B to B, de la commande à la livraison. Descartes Systems Group amène son réseau mondial de services logistiques. Les clients européens de ce réseau se connectent à un serveur installé à Amsterdam. L’affrètement et la livraison de biens sont alors assurés par des transporteurs partenaires – Exel Logistics, TNT, ou encore BOC Distribution, par exemple. Dans l’avenir, ce réseau sera, bien sûr, interconnecté à l’Ariba Commerce Network pour offrir des services de livraison fiables aux acheteurs et aux fournisseurs clients d’Ariba. Les deux alliés auraient en outre, d’ores et déjà, des clients en commun en Amérique du Nord, comme le révèle Alexandre Walker, directeur général France pour Descartes. Ce ne serait cependant pas encore le cas sur le Vieux Continent.
Ariba a, par ailleurs, acquis bon nombre de sociétés afin d’appuyer sa stratégie. A la fin de l’année dernière, il a mis la main, coup sur coup, sur Trading Dynamics et Trade’ex, deux de ses grands concurrents. De ces rachats est née une série d’outils de vente aux enchères, regroupés au sein de sa MarketSuite. La place de marché britannique du ciment e-Cement, détenue à hauteur de 40 % par le numéro un local Blue Circle, s’appuie sur Market Suite pour réaliser des enchères de plusieurs centaines de millions de livres sterling. Il est à noter toutefois qu’e-Cement n’a pas opté pour les outils de catalogue électronique d’Ariba, lui ayant préféré les technologies de la start up britannique Trade Zone
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