Fini le temps des paillettes. Ariba, l’un des symboles de la nouvelle économie, est aujourd’hui confronté à la dure réalité des affaires. Sous la houlette de Bob Calderoni, nommé président-directeur général en octobre dernier, l’éditeur spécialiste de l’e-procurement est désormais entré dans une ère de rigueur. Le nouveau credo sur “l’Enterprise Spend Management”?” soit l’administration des dépenses de l’entreprise ?” est symptomatique de ce nouvel état d’esprit. Exit le concept ambitieux et flou du “Value Chain Management” lancé il y a un an à peine.
Quelques mois d’avance sur ses concurrents
Moins dispersé, le nouvel Ariba a choisi de se concentrer sur une problématique d’entreprise claire ?” les économies ?” et sur sa compétence de base ?” la gestion des achats. Pour ce faire, il a ajouté des fonctionnalités à son outil Ariba Buyer. Par ce positionnement, l’éditeur cherche à sortir du créneau étroit et terni de l’e-procurement. Comme nombre de ses concurrents (Peoplesoft, SAP, Commerce One, Oracle…), il a choisi d’investir le domaine du sourcing. Il s’agit de la phase de détection des fournisseurs et de négociation en amont des achats, que les entreprises ont identifiée comme un puissant levier d’économie. Outre le sourcing, Ariba propose des outils analytiques et des fonctionnalités telles que la gestion des contrats et de la facturation.Grâce à cette solution complète et déjà opérationnelle ?” l’éditeur revendique ainsi quatorze clients en production pour son module de sourcing ?”, Ariba possède quelques mois d’avance sur ses principaux concurrents. Cela devrait se révéler crucial pour son avenir. Voilà pourquoi le chantier prioritaire de Bob Calderoni était d’assurer la stabilité financière de l’entreprise. L’éditeur, qui se fait le champion de la gestion des dépenses de l’entreprise, ne pouvait pas faire moins que de montrer l’exemple.
Des réserves financières bien entamées
Lors de son dernier trimestre fiscal, Ariba a dépensé 63 millions de dollars contre 115 sur la même période il y a un an. Les effectifs ont subi une réduction drastique. Seul le département vital de recherche et développement a été épargné : au dernier trimestre, ses dépenses ont représenté près de 30 % du chiffre d’affaires. Celui-ci s’est élevé à 55 millions de dollars, et Bob Calderoni espère revenir rapidement à un résultat positif, gage de survie. Car les réserves financières s’amenuisent : les liquidités disponibles en banque sont tombées de 250 à 180 mil- lions de dollars. Dans son dernier rapport trimestriel, l’éditeur évoque l’éventualité d’une recapitalisation à la fin de cette année. Plus raisonnable, mieux positionné, Ariba a préparé son avenir. Seule sa durée lui échappe.
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