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Arialys : nouvel échec de la distribution en ligne

Arialys vient de se placer en redressement judiciaire. Le modèle économique de ce jeune distributeur en ligne de matériel informatique reposait sur une informatique performante et une gestion des flux par les grossistes.

Jeudi 28 mars dernier, Arialys s’est placée en redressement judiciaire. Un appel d’offres a été lancé pour reprendre cette start-up spécialisée dans la distribution en ligne de matériel informatique professionnel. Quel grand de la distribution informatique sera intéressé ?A lui seul, cet accident souligne la difficulté qu’ont ces jeunes pousses à suivre les traces du constructeur Dell. Et pourtant, à l’instar de l’autre spécialiste, Wstore, qui reste seul en lice, Arialys ne manque pas d’atouts. A la logistique onéreuse des distributeurs traditionnels, elle oppose des frais de structure réduits : des flux physiques confiés aux grossistes informatiques et un système d’information ?” pierre angulaire de l’entreprise ?” qui favorise une automatisation maximale du processus de commande.Elle a ainsi construit un système d’e-procurement, qu’elle peut interfacer avec le système d’approvisionnement de ses clients ?” principalement des grands comptes. Théoriquement, cela permet à ces derniers de faire des économies sur les coûts de traitement de la commande. Créée en avril 2000, la start-up commençait d’ailleurs à recueillir un succès d’estime, et elle prévoyait de réaliser un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros à la fin de 2002.Pour son directeur général, l’échec de la société est avant tout financier. “Le mandat qui avait été confié à nos actionnaires investisseurs de trouver un nouveau partenaire n’a pas été rempli “, regrette Pierre Forissier. La société n’a pu réaliser sa troisième levée de fonds ?” elle espérait en tirer entre 4 et 5 millions d’euros de capitaux supplémentaires (*).Autres facteurs qui l’ont fragilisée : l’attentisme actuel des entreprises en matière d’achat de matériel informatique et l’inaptitude de nombreux clients à réorganiser leurs processus pour pouvoir implanter du jour au lendemain un système d’e-procurement. “Nous avons sous-estimé ce facteur “, concède d’ailleurs Pierre Forissier.Arialys en difficulté, Wstore reste donc l’une des rares start-up Internet à perdurer dans le domaine. Malgré la mauvaise conjoncture, la société a accru ses revenus de 60 % en 2001 (53 millions d’euros et 95 salariés). Elle n’a néanmoins pas atteint l’équilibre d’exploitation, qu’elle vise pour la mi-2002.Mais, à la différence de son homologue, sa clientèle est constituée de PME. Ce qui l’autorise à ne proposer à ses clients ” qu’un ” extranet achat personnalisable. “L’interfaçage avec le système d’information du client n’est pas la principale préoccupation de cette cible “, soutient Roland Tripard, directeur marketing de Wstore.Reste que la conjoncture économique défavorable pourrait, elle aussi, porter des coups à l’entreprise. Wstore est d’ailleurs à la recherche de nouvelles stratégies. Elle mise désormais sur la gestion du back office de sites web de fournisseurs. Ainsi, la gestion de la boutique du constructeur HP représente d’ores et déjà 25 % de ses revenus.(*) Les deux premières levées de fonds ont généré 1,5 million d’euros.

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Olivier Discazeaux