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Argent et guerre des brevets pour le spécialiste des lentilles liquides

La jeune pousse lyonnaise Varioptic récolte 10 millions d’euros lors d’un tour de table. Son bras de fer avec Philips sur la paternité des lentilles liquides aurait pu jeter le trouble sur cette opération financière.

Varioptic fait parler d’elle ! La jeune société lyonnaise vient de lever 10 millions d’euros. Son investisseur historique Sofinnova a été rejoint pour ce deuxième tour de table par l’allemand Polytechnos. Une levée de fonds
mise à mal par la divergence avec Philips sur la paternité des brevets concernant les lentilles liquides. Ces objectifs miniatures sont aujourd’hui pressentis pour équiper les appareils photo des téléphones portables.Au niveau du timing, cela a plutôt compliqué les choses. Le fait qu’un industriel sorte un produit dont nous avons la paternité technologique aurait pu nous décrédibiliser auprès de nos
investisseurs
, confie Etienne Paillard, PDG de Varioptic.En effet lors du récent Cebit, Philips a présenté des
lentilles liquides destinées à équiper des appareils photos numériques ou des téléphones portables dotés de caméras. Le fabriquant néerlandais a affirmé à Reuters, qu’il s’agissait
d’une première.

Des discussions sont en cours avec Philips

Nous avons été très surpris par cette annonce qui a occulté la paternité de Varioptic sur cette technologie. Cela a semé le doute chez nos
partenaires
‘, raconte Etienne Paillard. Varioptic a développé une lentille similaire basée sur le procédé dit d’electromouillage. En pratique, deux liquides
insérés dans une capsule modifient l’interface de la lentille en fonction de la tension électrique exercée
, vulgarise le PDG. La mise au point se fait alors, sans qu’aucune pièce
supplémentaire n’ait besoin d’entrer en mouvement.Le procédé a été développé dans les années 90 par Bruno Berge, à l’époque chercheur au CNRS. Celui-ci a alors déposé des brevets en Europe, aux Etats-Unis et en Asie, avant de créer Varioptic en 2002.La jeune société lyonnaise revendique donc la paternité de l’électromouillage. Interrogé sur la possibilité d’une issue juridique, Etienne Paillard répond : Il est trop tôt pour le
dire. Nous sommes en discussion avec Philips. Mais nous sommes prêts à entreprendre toutes les actions nécessaires pour défendre nos technologies.
En attendant de trouver un terrain d’entente, Varioptic désire poursuivre son développement. Elle devrait se donner les moyens d’accroître sa capacité de préproduction afin de commercialiser ses lentilles autofocus. La société prévoit
aussi d’embaucher une dizaine d’ingénieurs. Histoire de travailler au développement dun zoom basé sur les lentilles liquides.

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Hélène Puel