Ce n’est plus une déferlante, ce n’est plus un raz-de-marée, le phénomène netbooks (ces miniportables économiques) est devenu un océan, un monde à part entière. Et ce n’est pas Asus qui dira le contraire puisque la division Eee est désormais une entité bien à part.
Bien qu’extrêmement concurrentiel, le marché continue d’attirer chaque semaine de nouveaux acteurs. C’est aujourd’hui au constructeur français Archos, réputé pour ses baladeurs numériques à forte valeur ajoutée –comprendre chers mais à la pointe technologique– de faire le grand saut avec son Archos 10. Rupture.
Une rupture en effet puisque, jusqu’à présent, Archos visait les technophiles exigeants. Effet de crise, recentrage stratégique du fait de ses difficultés financières actuelles, complémentarité de son offre si on écoute son équipe marketing, etc. Que cela soit l’une ou l’autre (voire toutes), ces raisons qui ont guidé la maison française dans le monde du netbook, le caractère accessible du produit a de quoi surprendre.
Archos dans le netbook, c’est forcément un apport technologique d’importance alors? Pas du tout. De l’aveu même du directeur marketing de la marque, Rémi Durand, l’Archos 10 est «un positionnement de la marque, une entrée dans ce monde pour signifier qu’on est là». La machine proposée par Archos est d’une banalité exemplaire, avec une mention spéciale pour l’écran à rétroéclairage par LED. On retrouve un bon 10,2 pouces, un Atom N270, 1 Go de RAM, 160 Go de disque, le Wi-Fi, etc. Bref, rien de nouveau sur le plan matériel. Juste une base commune à 80% du marché, qui a au moins le mérite d’être solide.
Machine à plus-value, Archos se lancerait-il dans le low cost? Que nenni! Les Frenchies misent en fait, une fois n’est pas coutume, sur le logiciel pour se démarquer. Pas de fantasme quant à un GNU/Linux maison qui reprendrait l’interface des derniers baladeurs, on est toujours sur une base Windows. «Nous avons analysé les besoins des utilisateurs, relevant les besoins en traitement de texte, en multimédia –que nous savons faire– et la navigation sur Internet en toute sécurité. Nous offrons donc un paquet logiciel qui va dans ce sens.» La légitimité d’Archos en la matière est pour lui toute acquise puisque «la marque reste dans le domaine de la mobilité et des services associés à cette mobilité». Soit!
Que trouve-t-on en matière de logiciels dans le coucou? Archos oblige, commençons par l’aspect son et vidéo. Le premier ticket est tout bête, mais il s’agit d’un coupon de 50 euros utilisable sur le service de VOD d’Archos, afin de télécharger des films légalement sur Internet. On comprend l’utilisation de Windows –pour les DRM. Vu la configuration, il n’y aura aucun souci pour lire les fichiers jusqu’à 720p.
La seconde offre logicielle tient dans le vTuner, qui regroupe à la fois des radios Internet (10000), des chaînes de TV (1000) et un répertoire de podcasts, le tout trié par régions. Si on peut déjà retrouver tous ses services au travers de nombreux (et excellents) logiciels gratuits, l’avantage est ici d’avoir un soft préinstallé qui centralise l’offre.
Toujours dans le domaine vidéo, la puissante visionneuse d’images XnView, développée par le programmeur indépendant Pierre-Emmanuel Gougelet, qui y a ajouté pour Archos un plug-in de génération de diaporamas en WMV. Sympathique. L’autre point logiciel abordé est l’antivirus Bitdefender préinstallé et valable 6 mois. Certes, ce n’est pas une année complète, mais il faut souligner (et féliciter) la démarche de proposer ainsi un PC sécurisé dès le début et pour une période de temps honorable.
En marge de l’antivirus, on retrouve Parental Filter (valable lui aussi 6 mois), outil de gestion des droits Internet et logiciels grâce auquel les parents peuvent définir la marge de manœuvre de leurs chérubins qui sont, comme tout le monde le sait, des hackers en puissance.Terminons par Lotus Symphony, une suite bureautique basée sur OpenOffice, redessinée et enrichie par IBM. Ce logiciel gratuit et libre est une bonne alternative à Microsoft Office et OpenOffice, d’autant qu’il devrait prendre totalement en charge le format Office 2007 d’ici à quelques mois.
On l’aura compris, l’Archos 10 mise sur le logiciel. Et il y a intérêt, tant la machine est quelconque d’un point de vue matériel. Il faudra maintenant convaincre le consommateur que pour le même prix que la concurrence –349 euros pour la version 3 cellules, 379 pour la version 6 cellules–, l’offre logicielle marque la différence.
Si cela nous semble bien le cas, les novices apprécieront d’avoir de nombreux logiciels préinstallés et une machine pleinement fonctionnelle, c’est un argument qui sera plus difficile à déployer en rayons. Quant à la patte d’Archos, un peu faible sur ce produit, elle devrait revenir sur le devant de la scène avec les prochains produits, la marque nous ayant confié qu’elle comptait «réellement investir le marché».
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