Changement de donne dans le monde Unix : dotés de processeurs supplémentaires, les nouveaux serveurs de milieu de gamme relèguent leurs prédécesseurs au rang des entrées de gamme. Cette tendance s’est amorcée au début de l’année 2001. Sun a ainsi ouvert le bal, au mois de mars, en ajoutant à son catalogue le Sun Fire 6800 ?” une machine qualifiée de milieu de gamme par son constructeur, bien que dotée de vingt-quatre puces Ultrasparc III.En septembre 2001, HP a suivi le mouvement en ajoutant à son catalogue le rp8400 ?” un serveur à seize processeurs Risc PA-8700. Enfin, au mois d’avril de cette année, IBM n’a pas manqué de surenchérir, en lançant le pSeries 670 ?” une machine équipée de seize puces Power4. Et l’accroissement de la puissance de cette catégorie de serveurs s’accompagne également d’un enrichissement des fonctionnalités proposées. Le partitionnement, les cartes échangeables à chaud, ou la capacité à la demande ?” qui étaient jusqu’alors réservées aux modèles hauts de gamme ?” sont, désormais, également disponibles en milieu de gamme.
Trois mois pour sortir un nouveau serveur
Depuis peu de temps, l’entrée de gamme bénéficie, elle aussi, de ce phénomène de glissement. “Un constructeur est schizophrène, explique Eric Taillard, directeur des ventes de la division Unix d’IBM France. Il doit adapter son offre à la demande du marché, tout en limitant ses coûts de production. Des machines telles que celles de Cray n’ont pas pu survivre car elles étaient justement trop spécialisées. Un constructeur est obligé de travailler sur le volume. C’est pourquoi IBM se sert du même composant de base ?” le Power4 ?” pour concevoir différents serveurs adressant des segments de marché distincts. Si le besoin s’en fait sentir, nous sommes ainsi en mesure de sortir un nouveau serveur en trois mois.”Christine Vernon, chef de produits serveurs Alpha de Compaq France, confirme : “Développer une nouvelle architecture nécessite, effectivement, beaucoup plus de temps que d’en décliner une existante”. Et actuellement, les entreprises veulent avant tout consolider. Cela explique que l’ensemble des constructeurs se soit mis à proposer des configurations non seulement plus musclées, mais également plus flexibles. “Le marché est en baisse de 20 %, analyse Régis Nottet, directeur marketing produits d’infrastructures chez HP. Les directeurs informatiques doivent garantir à leur direction générale des retours sur investissement. Du coup, nous vendons mieux en adoptant une démarche économique plutôt que technologique. C’est la raison pour laquelle il devient avantageux pour un constructeur de disposer, dans son catalogue, de serveurs à quatre ou huit voies partitionnables.”
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