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Après OpenAI, Perplexity est aussi intéressé par Chrome, mais combien coûterait le navigateur de Google ?

Chrome est sur la sellette. Le navigateur web est au centre des enjeux du procès qui doit déterminer les remèdes pour résoudre l’abus de position dominante de Google dans la recherche en ligne. Si la justice américaine exige le démantèlement de Google, son navigateur compte déjà plusieurs prétendants… mais ils devront y mettre le prix.

Google a donc été convaincu d’abus de position dominante dans la recherche en ligne l’été dernier. Un nouveau procès s’est ouvert cette semaine, qui permettra à la justice américaine de se prononcer sur les sanctions. Le Department of Justice (DoJ) a demandé la scission de Chrome, ce qui serait évidemment un coup très dur pour le moteur de recherche. Chrome est un point de passage obligé pour des millions d’internautes (il représente 66 % du marché mondial), et aussi une fenêtre vers la publicité de Google.

Un navigateur cher payé

La perspective d’une vente forcée de Chrome aiguise les appétits. OpenAI a signalé son intérêt lors de son passage au procès, mais le créateur de ChatGPT ne serait pas seul sur les rangs, si d’aventure le démantèlement de Google était exigé. Dmitry Shevelenko, le directeur commercial de Perplexity, s’est lui aussi dit intéressé par une telle acquisition !

Néanmoins, sa position est plus nuancée qu’il y parait : il explique sur le blog de Perplexity ne pas vouloir le démantèlement de Google. En revanche, il plaide pour la suppression des clauses contractuelles qui obligent les constructeurs et les opérateurs à préinstaller et à privilégier les apps et services de Google sous peine de sanctions.

C’est ce que Perplexity essaie de faire en discutant avec des constructeurs, dont Motorola et Samsung, pour préinstaller son assistant dans leurs smartphones. Dans un cas, les négociations ont achoppé à cause des craintes du fabricant de perdre les revenus versés par Google, ou de subir une annulation de contrats.

Selon Dmitry Shevelenko, les partenariats imposés par le moteur de recherche placent les constructeurs dans une situation de chantage économique : « Google peut couper une part significative de leurs revenus s’ils prennent une décision qui ne lui plaît pas ».

Pour en revenir à Chrome, ceux qui voudront s’offrir le navigateur web devront avoir les poches bien pleines. Gabriel Weinberg, le CEO de DuckDuckGo, invité à témoigner durant le procès, a estimé que le chèque pourrait se monter à 50 milliards de dollars (!). « Si [Chrome] est mis en vente, c’est hors de portée pour DuckDuckGo », a-t-il indiqué. Il s’agit d’une estimation au doigt mouillé basé sur le nombre d’utilisateurs du logiciel. En novembre dernier, l’analyste Mandeep Singh avait calculé une valeur de 20 milliards.

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Mickaël Bazoge