La véritable ouverture à la concurrence n’a pas encore eu lieu. C’est ainsi que la fibre optique, qui préexistait à la boucle locale radio et au dégroupage, est toujours prépondérante sur le marché français de l’accès haut débit avec une part de 71,2 %, France Télécom compris. Un an après sa mise en ?”uvre, la boucle locale radio ne s’est adjugée qu’une part de 1,1 %, face au câble, stationnaire à 1,8 %. Le reste (25,9 %) est occupé par les services ADSL sur lignes non dégroupées.Ces services ADSL se partagent entre les services de type Netissimo (12,5 % du total) et les services Turbo DSL (13,4 %). Cette percée du Turbo DSL est finalement la seule grande surprise de l’année 2001. Selon Cesmo Consulting, elle est appelée à se poursuivre, au détriment des offres de type Netissimo. En 2005, les accès Turbo DSL (ADSL, SDSL et VoDSL à débits garantis) devraient ainsi constituer la moitié du parc des accès Internet hauts débits des PME de 5 à 500 salariés. “Les solutions DSL contrôlées par l’opérateur historique, vente en gros comprise, commente Jean-Luc Koch, p.-d.g. de Cesmo Consulting, témoignent aujourd’hui d’une maturité certaine. 2002 sera de toute évidence l’année du SDSL.”De ce marché total de 1,9 milliard d’euros en 2001, les nouveaux entrants ont pris une part de près de 25 %, soit 390 millions d’euros, qui se répartissent comme suit : 55 % pour la fibre optique, 25 % pour Turbo DSL, 10 % pour Netissimo, 6 % pour le câble, et 4 % pour la BLR.Les grands retardataires sont donc le dégroupage, la BLR et le câble. Selon Cesmo, le dégroupage pâtit de tarifs dissuasifs, de procédures plus longues que prévu et d’une faible maturité du marché français de l’Internet. Quant à la BLR, bien que mature sur le plan technique, elle est handicapée par la fragilité financière des “nouveaux nouveaux entrants”, que l’ART a tenu à mettre en selle. Résultat : ceux qui pourraient se développer s’estiment trop peu nombreux pour ouvrir le marché. Le câble, enfin, reste sur sa cible résidentielle et ne récolte pas encore les fruits de la remise à niveau de ses infrastructures.Le réalisme, qui prévaut désormais, a évidemment pour effet d’accentuer les disparités régionales. Les opérateurs ne déploient que pas à pas, privilégiant d’abord les zones à plus fort potentiel comme l’Ile-de-France, l’Alsace et la région Rhône-Alpes. L’Auvergne et le Limousin devront attendre (www.cesmo.fr).
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