Spécialiste de la connectique pour ordinateurs mobiles, Xircom se rue sur toutes les technologies. Dans le filaire avec le DSL, les modems câble et le RNIS. Dans le sans-fil avec le GSM, Bluetooth, 802. 11 et, plus tard, WAP. Une diversification portée par l’essor des dispositifs mobiles.Aujourd’hui, Xircom se porte bien. Comment expliquez-vous le passage à vide des années 1994-1995 ? Au départ, Xircom avait développé le Pocket Adapter pour Ethernet, qui dominait le marché de la mobilité. Puis, vers 1995, est arrivée la carte PCMCIA, standard ouvert qui a fortement relancé la concurrence et considérablement réduit nos marges. A cela se sont ajoutés les rachats de NetWave et de NetAccess, qui n’ont pas répondu à nos attentes, car un peu trop loin de notre c?”ur de métier. Nous avons corrigé ces erreurs et nous nous sommes lancés sur les bonnes pistes technologiques.Dans le domaine du sans-fil, on assiste à une véritable explosion des technologies. Sur lesquelles misez-vous ? Pratiquement sur toutes. Sur Bluetooth pour l’usage personnel, entre un PC et ses périphériques, ou chez soi pour un réseau sans fil et l’accès à Internet. Sur 802. 11b (*) pour l’usage professionnel, en relation avec le réseau local. Sur GSM, GPRS et CDMA qui sont du ressort du réseau étendu. Nous serons partout.Le forum Bluetooth menace d’exploser et on parle d’un standard de l’IETF, 802. 15, beaucoup plus rapide. Partagez-vous cette inquiétude ? Bluetooth est porté par les deux leaders du marché des mobiles, Ericsson et Nokia. Tant qu’ils seront là, Bluetooth n’est pas remis en cause. Cette technologie est la solution réelle au problème de l’intégration du téléphone et de l’assistant électronique. Je ne crois pas au produit tout-en-un. Mon téléphone, je le porte à la ceinture et je ne l’utilise que pour répondre à un appel ou en lancer un. Mon assistant, je l’ai toujours en main. Deux usages différents, donc deux produits. Mais via Blueetooth, ils peuvent communiquer de façon complète et simple. Nous allons d’ailleurs faire de la carte Rex une visionneuse d’écran WAP, qui affichera une page sur un écran mieux adapté que celui d’un téléphone. Bien sûr, on peut faire mieux que Bluetooth, mais cette technologie est suffisante pour ce qu’on en attend. Je me méfie des technologies universelles. Regardez le Palm Pilot : il fait peu de choses, mais les fait bien, alors que d’autres systèmes ont des ambitions plus larges mais sont beaucoup moins performants.Irez-vous sur le créneau des PC de poche, de plus en plus le symbole de la mobilité ? Aujourd’hui, 95 % de notre chiffre d’affaires proviennent de nos produits destinés aux PC portables. Nous sommes maintenant sur le marché des PC de poche Windows CE et nous prévoyons de passer au Palm OS et à ses clones à la mi-2000. J’espère que ce créneau représentera 15 % des recettes de Xircom en 2001.
Des choix récents parfois surprenants
En matière de connectique filaire, Xircom bénéficie d’une conjoncture favorable du fait des restructurations chez 3Com, son principal rival. En revanche, sur le marché naissant de Bluetooth, les – petits – concurrents sont légion. Et en matière d’Ethernet sans fil (802. 11), les positions sont déjà largement occupées, notamment par Breezcom, Proxim, Lucent ou encore Symbol. Jusque-là focalisé sur les PC portables, Xircom a entamé sa diversification vers les PC de poche, en commençant par Windows CE. Une stratégie discutable qui sera peut-être récompensée avec l’arrivée de Pocket PC (Windows CE 3. 0). Des produits pour plates-formes Palm verront le jour cet été, mais Xircom semble faire l’impasse sur Epoc et Symbian. Un peu étonnant dans la mesure où les deux géants des téléphones mobiles, Nokia et Ericsson, font partie du consortium Symbian. Xircom pourrait rater la marche des mobiles de troisième génération. JPS
(*) Baptisé Ethernet sans-fil, il offre un débit de 11 Mbit/s. Une version 802. 11a à 54 Mbit/s est à l’étude, en concurrence avec HiperLAN 2 de l’Etsi (Institut européen des standards de télécoms).
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