Profiteur ? bienfaiteur ? Dans le salon feutré d’une salle de conférences, le patron d’une SSII récemment créée racontait son activité : ‘ J’emploie des informaticiens licenciés, au
chômage. ‘ Voilà une idée plutôt sympathique. Mais en creusant, on a vite fait de découvrir la nature de l’emploi. Dans la maintenance, avec des missions courtes, sous forme de contrat à durée déterminée, et payées, il va de
soi, au lance-pierre.‘ Vous comprenez, quand on est au chômage, proche des fins de droits, on n’est plus si difficile. ‘. En effet, ‘ Ventre affamé n’a pas
d’oreilles ‘… Et ‘ Informaticien au chômage accepte n’importe quoi ? ‘ Cet exemple illustre la situation difficile traversée actuellement par un grand nombre
d’informaticiens. Au moins 77 000 d’entre eux pointent à l’ANPE. C’est beaucoup.Et, quand on est dans la panade, comment fermer une porte qui s’ouvre ? Avec l’assurance, le matin en se levant, d’un objectif de travail, d’une vie sociale retrouvée, de mesurer à nouveau ses compétences et, ce qui est loin d’être
négligeable, de recevoir un salaire. Et peut-être l’espoir que la mission se poursuivra.Dans ces conditions, inutile de s’étonner que l’on accepte un travail peu glorieux. Cette situation n’est d’ailleurs pas spécifique à la France. Aux Etats-Unis, des informaticiens n’hésitent pas à reprendre un poste identique au
précédent, quitté une ou deux années plus tôt, mais à un niveau de salaire inférieur de moitié.Car si le recrutement reprend actuellement du poil de la bête, il reste sélectif. ‘ Pas d’offres en vue pour ceux qui n’ont pas de bac + 5 ‘, affirmait un dirigeant de société de
services informatiques à un salon du recrutement, fin septembre.Alors, glorieuse ou non, une remise à l’étrier dans ces conditions, pourquoi pas ?, à la rigueur. Mais sous réserve de ne pas s’enliser et de la transformer rapidement en nouvelle opportunité.* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 15 novembre
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