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Après le reflex, l’ultrareflex

D’apparence classique, ce reflex à viseur électronique et écran orientable est une petite révolution technologique. Pour une fois, elle ne se paye pas au prix fort.

Il ressemble à un reflex traditionnel, mais il n’en est pas vraiment un… L’Alpha A77 de Sony ne possède pas de viseur optique et son miroir intégré, semi-transparent, ne bouge pas quand on déclenche. La vérité, c’est que cet appareil photo numérique est un peu comme le Terminator de James Cameron (film de science-fiction de 1984) : derrière une apparence classique se cache le top de la technologie. Sauf que l’Alpha A77 ne vous fera aucun mal. La visée de l’appareil reflex de Sony est électronique : exit le pentaprisme, bonjour l’écran Oled ! Si la précédente génération de ce type d’appareils ne nous avait que moyennement séduits, c’était moins pour les performances ? déjà très bonnes ? que pour le viseur, trop sombre et étriqué. Ici, le saut de qualité est quantique : plus fin et mieux défini, ce viseur est aussi plus grand et offre une meilleure dynamique. Si le ressenti est différent de la visée optique ? l’image est moins naturelle ?, la visée électronique apporte une amplification du signal visuel qui permet d’apprécier la netteté d’une image dans la pénombre, alors que la chose est quasi impossible en visée optique.

Vitesse record de 12 images par seconde

La visée électronique et l’absence de mouvement du miroir permettent à l’Alpha A77 d’atteindre la vitesse record de 12 images par seconde. Afin d’obtenir un tel débit dans la photo, il fallait débourser jusqu’à 5 800 euros pour un boîtier professionnel tel que le Nikon D4. S’il ne joue pas dans la même catégorie que ce genre d’appareil et si sa mémoire tampon est limitée ? 17 images Jpeg ou 13 images RAW au maximum avant un ralentissement de la cadence ? l’A77 enfonce cependant la compétition directe (Nikon D7000, Canon EOS 60D, Pentax K5), qui se limite à 6 images par seconde. Au grand maximum. L’autre argument phare du Sony : son capteur de 24 mégapixels. Une définition aussi impressionnante qu’effrayante, car plus la densité des photosites (improprement appelés “ pixels ”) est élevée, plus la gestion du bruit numérique est ardue. À ce jeu, Sony réalise une prouesse en offrant des clichés propres jusqu’à 3200 ISO et encore exploitables à 6400 ISO. Dans ce domaine, il fait moins bien que le Nikon D7000, référence du genre qui assure davantage à 6400 ISO, mais les images de l’A77 sont aussi belles et mieux définies. Non content d’offrir une belle qualité d’image et d’excellentes performances, l’Alpha A77 est très bien équipé : un écran orientable qui permet, outre les prises de vue à bout de bras ou au niveau du sol, de prendre des autoportraits, chose impossible pour nombre de reflex ; un GPS intégré qui “ géomarque ” automatiquement vos photos ; une construction haut de gamme et “ tropicalisée ” (antipluie, antihumidité…); et surtout, un mode vidéo exceptionnel qui conjugue une excellente qualité d’image (mode 50 p à 28 Mbit/s) et un autofocus performant. Ce dernier étant largement plus efficace que celui des reflex classiques à viseur optique.

Un kit optique de base insuffisant

Avec tous ces atouts, il fallait bien quelques défauts : la batterie ne tient que 450 images à cause de la visée électronique ; le bouton de sélection de mode est dépourvu de système de blocage. Et la visée électronique peut ne pas plaire à tout le monde. Nous pinaillons ? L’appareil photo est tellement bon qu’il ne nous reste plus qu’à chipoter… Un conseil, cependant : si l’Alpha A77 vous intéresse, évitez le kit avec l’optique de base à 1 400 euros, car le capteur de 24 mégapixels est très exigeant côté optique, ce serait du gâchis. Économisez un peu plus pour pouvoir acheter le kit avec le superbe 16-50 mm F2.8 à… 1 900 euros. C’est plus cher, mais plus cohérent… Vous mettriez un moteur de Twingo dans une Porsche ?

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Adrian Branco