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Après le bic, l’informaticien jetable

Si la fièvre aphteuse sévit bientôt sur les cheptels du monde entier, une autre fièvre des plus étranges atteindrait le monde des hautes technologies. Une épidémie…

Si la fièvre aphteuse sévit bientôt sur les cheptels du monde entier, une autre fièvre des plus étranges atteindrait le monde des hautes technologies. Une épidémie inquiétante, voire désastreuse. Des cours de Bourse en chute libre, des des prévisions revues à la baisse, des réorganisations, des réductions de coûts et d’effectifs parfois inattendues. C’est l’équarrissage des ressources humaines, échangées, transformées, revendues, broyées, puis… mises en poussière. Et ce par milliers. Y a-t-il un vaccin protecteur ?Pas de réponse. En tout cas, une chose est sûre : par les temps qui courent, mieux vaut être quelqu’un de “facturable” que le contraire. Mieux encore, être facturable et productif, et surtout pas dans une société victime de krach boursier. Car le “facturable” ramène de l’argent, lui ! Carnets de commandes à l’appui. On sait exactement combien il vaut sur le marché. Les fournisseurs du monde des hautes technologies réfléchissent sans cesse à la meilleure stratégie à adopter pour dégager des marges et maintenir la croissance. Parfois, ils n’osent même plus donner une estimation officielle des bénéfices. Comment présager l’avenir ? Il y a certainement une explication macro-économique à la situation actuelle. Alors, en fonction de l’offre et de la demande, on embauche par milliers pour répondre aux besoins. Mais on dégraisse aussi vite. Question de survie, disent-ils. Alors, peut-être faut-il véritablement se préparer à une autre ère. Il y a eu celle du bic jetable. Aujourd’hui, on parle du téléphone sans fil jetable. Et, pourquoi pas, de l’informaticien jetable ? Vous savez, celui qui répondrait exactement à un besoin à un instant t. En cas de mauvaise conjoncture, eh bien, on le jetterait ! “Bonjour, je voudrais un architecte internet jetable, un ingénieur réseaux jetable, un commercial jetable ! Oh ! j’oubliais, un chercheur jetable !” Bon, d’accord, il y a aussi ceux qui calculent de très près leur taux de rétention et leur taux de turnover – concurrence et tension du marché de l’emploi obligent. Mais que l’on se rassure : on dit que cette fièvre des réductions d’effectifs ne touche que les Américains. Que l’Europe va bien, et la France aussi. Affaire à suivre…

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CBu