«Apple est cher, Apple vous prend pour des moutons, Apple n’innove pas.»
«Android, c’est mal organisé, mal optimisé. J’attends toujours Marshmallow.»
Ces arguments, nous sommes nombreux à les entendre régulièrement. Tous sont parfois exagérés, mais parfaitement recevables. En 2014, je lâchais mon iPhone 4s pour un LG G2. Je passais les premières heures à découvrir un nouveau champ des possibles. Tout changer, tout ranger à ma guise. J’ai rapidement compris que je resterais éloigné d’iOS pendant un bon moment.
Depuis, j’ai eu la chance de tester une cinquantaine de smartphones Android. A titre personnel, je me suis offert le Samsung Galaxy S6. Par la suite, j’ai passé du temps avec les Samsung Galaxy S7, LG G5, HTC 10, le défunt Samsung Galaxy Note 7 ou encore le Honor 8, l’un de mes derniers coups de coeur. Ce dernier s’est révélé particulièrement fluide, joli, et bon en photo. Mais j’apprécie surtout son interface… fortement inspirée de ce que fait Apple. Avec l’arrivée de l’iPhone 7, je me suis dit que j’étais peut-être mûr pour retenter l’aventure. Mon but n’est évidemment pas de vous livrer un nouveau test, dont s’est déjà chargé mon collègue Pierre Fontaine. Je souhaite en fait répondre à une question : un amateur d’Android peut-il être séduit par l’iPhone 7?
Pour la migration, on repassera
Pour nous faciliter la tâche, Apple propose l’application Move to iOS sur le Play Store. J’ai donc opté pour la simplicité. Malheureusement, rien n’a fonctionné. Après 8 minutes d’attente, la barre de progression reste désespérément bloquée à 7%. Une seconde tentative n’est pas plus fructueuse. On repartira donc de zéro, après s’être créé un nouveau compte iTunes. Mais là encore, le premier téléchargement d’application ne passe pas.
A quatre reprises, le smartphone me demande d’entrer mon adresse personnelle. Ce que je fais, sans que cela ne règle le problème. Au téléphone, le service technique d’Apple m’explique que certaines données sont manquantes et que je vais devoir répondre à mes questions de sécurité – par téléphone uniquement. Mon compte ayant été créé 30 minutes plus tôt, j’ai la chance de m’en souvenir. Pour terminer la manœuvre, on m’explique que je suis contraint de compléter les données depuis un ordinateur. Ce que je fais, avec succès. Après une heure de combat, je profite enfin de l’appareil. Ironiquement, le dernier bijou d’Apple n’aura fonctionné qu’en utilisant un PC… et une ligne téléphonique.
Android avait oublié le bas
Après avoir pratiqué les surcouches signées Huawei, on s’habitue rapidement à iOS 10. Beaucoup y sont très attachés, mais je n’ai aucun souci à abandonner le tiroir d’applications. Il y a ensuite deux options. Créer des dizaines de dossiers pour tout classer, ou laisser les icônes s’accumuler. N’étant pas un adepte du rangement, j’ai opté pour la seconde solution. La navigation en elle-même ne change donc pas mes habitudes, excepté sur un point : la gestion des raccourcis.
Elle se fait en effleurant l’écran de bas en haut et non depuis un menu placé sur l’écran de notifications. Apple nous rappelle qu’il y a une partie basse de l’écran, et qu’elle peut même s’avérer très utile. On se demande alors pourquoi ce n’est pas le cas sous Android. Google exploite également l’idée avec son Pixel, mais pour ouvrir le tiroir d’applications.
L’un de mes premiers réflexes est d’aller faire un tour du côté des widgets. Chez Apple, ils n’ont pas droit de cité au milieu des applications et sont rapatriés sur une page dédiée. Sur Android, un widget peut être placé n’importe où. De nombreuses imperfections visuelles en résultent, comme de petits écarts d’alignement. Une situation impensable pour Apple, mais dont les fabricants Android s’accommodent. Moi aussi, mais il faudra désormais m’en passer.
Où est le bouton retour?
Au bout de dix minutes, je ressens une frustration en naviguant dans iOS 10. Je comprends que je ne peux plus compter sur le bouton retour et que cette privation se fera dans la douleur. J’ouvre des dizaines d’applications, de pages, de conversations. Presque à chaque fois, il est possible de retourner en arrière. Mais toujours indirectement. Sur Facebook, passer de son fil d’actualités à ses notifications se fait depuis la barre latérale. Sur Waze, impossible d’abréger un trajet sans ouvrir un menu supplémentaire.
Mais c’est en tant que lecteur que ce bouton m’a le plus manqué. En ouvrant un article depuis Twitter par exemple, puis en allant cliquer sur un lien qu’il contient. Pour fermer le tout, on ne m’offre qu’une croix située dans le coin supérieur droit. Pour revenir à la page précédente, il me faut appuyer sur une flèche située dans le coin inférieur gauche, ou effectuer un swipe vers la droite. Dans toutes ces situations, la présence d’un bouton dédié m’aurait évité quelques errements sur l’écran.
Ce choix n’est pas le plus cohérent avec l’esprit d’Apple. L’entreprise aime tout intégrer, tout contrôler, a fortiori lorsque cela concerne l’ergonomie de ses produits. Comment peut-elle accepter de laisser ce genre de détails à la discrétion des éditeurs d’applications? Un bouton retour, unique, immobile, est bien mieux adapté à la navigation polyvalente. Surtout lorsqu’on veut le faire à une main, avec des écrans toujours plus grands. Pour Apple, ajouter un bouton capacitif – voire physique – serait considéré comme un constat d’échec. Mais ses nombreux raccourcis logiciels ne parviennent pas à le remplacer aussi efficacement.
Ces six derniers mois, j’ai mis la main sur tous les appareils haut de gamme sortis sous Android. La fluidité des Samsung Galaxy S7, HTC 10 ou Honor 8 est exemplaire. Mais je dois l’admettre, iOS reste au-dessus. Il s’agit de quelques microsecondes, mais elles sont appréciables, et importantes. C’est en partie pour elles que Google sort son Pixel, avec sa volonté de devenir à la fois concepteur matériel et logiciel. A ce jeu, l’iPhone est pour le moment intouchable. Pas parce qu’il est meilleur. Mais parce que techniquement, il ne boxe pas dans la même catégorie.
Le retour haptique c’est (presque) fantastique
Sans révolutionner son écosystème, Apple se contente de le perfectionner depuis plusieurs années. Après l’avoir déserté, je découvre donc ces petites évolutions. Le double appui sur le bouton Home pour faire descendre l’affichage des icônes mériterait d’être vu chez la concurrence. Présenté il y a un an, le Force Touch est un précieux allié pour gagner du temps. Durant les trois premiers jours, l’idée de l’utiliser ne m’a jamais effleuré l’esprit. Puis j’ai commencé à découvrir son potentiel, petit à petit. Apple et les différents éditeurs ont fait le boulot pour proposer des raccourcis pertinents.
Mis bout à bout, ces détails ergonomiques permettent de sentir une vraie puissance au bout des doigts. L’iPhone 7 permet d’en faire le plus possible, le plus simplement possible – malgré l’absence du bouton retour. Le travail sur le bouton Home produit aussi ses effets. Le traditionnel bouton poussoir est remplacé par un bouton tactile à retour de force. Il offre un ressenti plus subtil mais souffre d’un défaut : son retour haptique est bien moins convaincant lorsque l’appareil est posé sur une table.
Après une semaine passée avec l’iPhone 7, ma fidélité à Android n’en sort pas indemne. Sans mentionner la qualité du design et des finitions, le smartphone d’Apple est un plaisir à prendre en main. A ce niveau, seuls les Galaxy S7 et Honor 8 peuvent le concurrencer. Peuvent-ils vraiment l’égaler? Je n’en suis pas sûr. A mes yeux, l’iPhone 7 n’est pas le meilleur appareil du marché dès lors que le tarif entre en considération. Mais lorsqu’il s’agira de renouveler mon smartphone, un petit détour vers l’Apple Store ne sera pas à exclure.
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