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Après DeepSeek, l’IA chinoise Manus vient secouer le monde de la tech

Une nouvelle IA chinoise fait parler d’elle sur les réseaux sociaux. Très différent de ChatGPT et consorts, Manus peut exécuter des tâches complexes en toute indépendance, de la recherche en ligne à la gestion de projets. L’agent s’appuie sur plusieurs intelligences artificielles pour fonctionner sans intervention humaine. En dépit d’une beta truffée de défaillances, Manus rencontre un succés monstre.

Une nouvelle intelligence artificielle venue de Chine fait parler d’elle depuis quelques jours. Baptisée Manus, cette IA n’est pas un robot conversationnel, comme ChatGPT, Gemini, ou DeepSeek. Il s’agit d’un « agent IA général » capable de relier « les pensées et les actions » explique la start-up chinoise Monica, à l’origine de Manus, sur son site web. La firme opère sous l’égide de sa société mère, The Butterfly Effect.

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Une IA autonome

En clair, l’IA est en mesure de fonctionner de manière autonome en exécutant une série de taches. Manus ne se limite pas à répondre aux questions de ses interlocuteurs dans un chat. Il prend le contrôle de l’ordinateur pour jongler entre différents logiciels et résoudre les problèmes posés par les utilisateurs.

« Manus n’est pas juste un autre chatbot ou un flux de travail. C’est un agent complètement autonome qui comble le fossé entre la conception et l’exécution », déclare Yichao “Peak” Ji, fondateur de Monica.

L’IA peut par exemple comparer des politiques d’assurance en se baladant sur la toile, analyser des actions boursières, créer des cartes de visite, des sites web interactifs, ou collecter des points de vue en ligne. Manus se rapproche de la fonction de recherche approfondie de ChatGPT, mais se distingue par sa plus grande autonomie. L’IA prend en main l’intégralité d’un projet, en accomplissant toutes les tâches nécessaires l’une à la suite de l’autre, sans que l’utilisateur doive intervenir.

Pour parvenir à ces prouesses, Manus s’appuie sur plusieurs intelligences artificielles spécialisées qui travaillent ensemble sur une infrastructure cloud sous Linux. Chaque tâche est divisée en sous-objectifs traités séparément par les IA. Comme le rapporte TechCrunch, Manus repose sur plusieurs modèles d’IA optimisés, dont Claude d’Anthropic et Qwen d’Alibaba.

L’ensemble bénéficie d’une mémoire contextuelle pour apprendre de chaque interaction. Manus tire aussi son épingle du jeu grâce à son fonctionnement asynchrone. Cette approche permet aux utilisateurs d’éteindre leurs appareils pendant que l’IA poursuit son travail. Une fois que le travail sera terminé, Manus vous fournira le résultat de ses efforts.

Les performances de Manus

La start-up chinoise assure que Manus est nettement plus performant que les derniers modèles d’IA d’OpenAI. L’entreprise met d’ailleurs en avant un benchmark GAIA sur son site, qui démontre que Manus « atteint de nouvelles performances de pointe » sur « les trois niveaux de difficulté », devançant l’incontournable ChatGPT.

Ce benchmark est un outil d’évaluation conçu pour tester les capacités des assistants, en particulier ceux qui aspirent à devenir une intelligence artificielle générale. Ce sont les IA qui sont capables de comprendre, d’apprendre et d’exécuter n’importe quelle tâche intellectuelle qu’un humain peut accomplir, de manière autonome. Pour le moment, l’IA générale n’est encore qu’un objectif.

Manus dans le sillage de DeepSeek

L’arrivée de Manus survient quelques semaines après la déferlante DeepSeek. Le mois dernier, une autre start-up chinoise est venue faire trembler les géants américains avec un modèle de langage open source très avancé et peu couteux, DeepSeek-R1. L’émergence de DeepSeek avait provoqué un krach éclair sur les marchés financiers en mettant la pression sur les titans de la technologie des États-Unis. En miroir de DeepSeek, Manus semble à nouveau démontrer la compétitivité de la Chine dans le domaine stratégique de l’intelligence artificielle.

Pour le South China Morning Post (SCMP), un quotidien proche du pouvoir chinois, Manus représente un « autre moment DeepSeek » pour la Chine. Aux yeux du chercheur américain Dean W.Ball, Manus est encore plus révolutionnaire que DeepSeek. C’est « l’ordinateur le plus sophistiqué utilisant l’IA ».

Nos confrères de TechCrunch ont une expérience bien différente de l’agent IA. En testant Manus, les journalistes se sont rendu compte que l’intelligence artificielle n’arrêtait pas de planter. Il n’a pas pu boucler la moindre tache correctement. Un porte-parole de Monica affirme que l’équipe à l’intention de « continuer à améliorer Manus et de créer des agents d’IA qui aident réellement les utilisateurs à résoudre les problèmes ».

« L’objectif principal de la version bêta fermée actuelle est de tester diverses parties du système et d’identifier les problèmes », tempére la société chinoise.

Comment tester Manus ?

Pour le moment, Manus est uniquement disponible sur invitation. Si vous n’avez pas le précieux sésame, vous allez devoir rejoindre la liste d’attente mise en ligne par la start-up. Sur les réseaux sociaux, les prouesses de Manus ont rapidement fait le buzz. De nombreux internautes se sont même mis à vendre des codes d’invitation au prix fort, à plusieurs milliers de dollars. C’est en partie ce qui explique pourquoi Manus est rapidement devenu si populaire, alors que la version beta semble criblée de dysfonctionnements.

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Florian Bayard