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Après BYD, au tour de VinFast d’être critiqué pour ses conditions de travail

Le constructeur automobile vietnamien fondé en 2017 vient d’être épinglé par un lanceur d’alerte pour les conditions de travail de ses employés. La marque née du conglomérat Vingroup aurait forcé ses travailleurs à effectuer des heures supplémentaires, les aurait enfermés dans l’usine et aurait supprimé leurs vacances.

Hazar Denli, un lanceur d’alerte et ancien ingénieur du constructeur automobile vietnamien VinFast, a livré un témoignage à charge, au sujet des conditions de travail intolérables imposées aux salariés de la marque. Dans les pages du journal The Times et sur la plateforme Reddit, ses propos ont été complétés par ceux d’une autre source, restée anonyme, venant confirmer les mêmes observations. Selon les deux hommes, VinFast aurait empêché ses travailleurs de quitter leur usine pendant la pandémie de Covid-19, et les aurait défendus de prendre des congés. Tout aussi alarmant, VinFast les aurait obligés à effectuer des heures supplémentaires.

Pour se faire comprendre, Hazar Denli expliquait qu’il avait rejoint la production de VinFast par le biais de Tata Technologies Limited (TTL), la branche anglaise de Tata Group. Avec elle, le constructeur vietnamien a pu s’appuyer sur des travailleurs détachés, et les consacrer à la fabrication de pièces pour une gamme de voitures électriques. « Il y a eu de nombreux incidents où des gens ont été enfermés dans l’usine. Il y a également eu de nombreux cas où des gens se rendaient à l’aéroport et se faisaient dire de faire demi-tour, de ne pas monter dans l’avion et de retourner à l’usine. C’était la nature et la culture de l’entreprise », expliquait la source interne de chez VinFast, au journal britannique.

Dans des documents internes consultés par The Times, un représentant de Tata aurait reconnu qu’un confinement dans l’usine avait bien eu lieu. Les documents en question faisaient l’objet d’un résumé de réunion.

Les conditions de travail auraient aussi eu un impact sur la qualité de la production, alarmait Hazar Denli. Avant de démissionner de chez Tata en mai dernier et commencer à travailler pour Jaguar Land Rover au Royaume-Uni, l’homme était chargé de tester les prototypes de VinFast. Face à la pression de mettre les voitures sur le marché, la marque aurait conduit des tests de qualité « totalement bâclés ». En parallèle, VinFast aurait lésiné sur la sécurité en réduisant les coûts et en employant une équipe d’ingénieurs inexpérimentés, selon ce dernier. Il remarquait aussi, sur le forum Reddit, que certains éléments des prototypes se détachaient au bout de quelques kilomètres seulement. D’autres éléments produits par Tata Technologies pour le constructeur vietnamien auraient été mal conçus, notamment dans le système de suspension.

À la suite de ces dires, Hazar Denli a été licencié de Jaguar Land Rover, où il travaillait depuis. L’ingénieur en mécanique aurait été mis sur liste noire, après que les dirigeants du groupe Tata ont exercé des représailles, apprenait la BBC dans des documents confidentiels. Aux États-Unis, les autorités enquêtent en ce moment sur un ancien modèle commercialisé par VinFast, victime de 28 rapports de sécurité et d’un accident, dans lequel une famille de quatre personnes a été tuée. Qu’il s’agisse de Jaguar Land Rover, Tata Group et VinFast, tous ont refusé de commenter.

Un scandale en cache un autre chez BYD

Au Brésil, au même moment, BYD s’est fait recadrer ces derniers jours par les autorités, alors que son usine en construction cachait une réalité inacceptable. En passant par un sous-traitant du nom de Jinjiang Construction Brazil Ltd. pour effectuer des travaux, BYD a été épinglée pour des faits similaires : les conditions des travailleurs se rapprochaient de l’esclavagisme, avec des dortoirs sans matelas, des paies tardives et des droits très limités. Les autorités brésiliennes ont secouru les travailleurs, et forcé la société Jinjiang Construction Brazil Ltd. à les loger dans des hôtels, tout en suspendant le projet d’usine de BYD jusqu’à nouvel ordre.

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