La société The Exploration Company vient de réaliser une levée de fonds de l’ordre de 150 millions d’euros, en série B, trois ans seulement après que le projet soit lancé en 2021. À l’origine, l’entreprise franco-allemande naissait d’une idée de l’ancienne vice-présidente d’Orion-ESM chez Airbus, Hélène Huby, ainsi que de plusieurs anciens de chez Airbus et ArianeGroup. Leur objectif, développer un vaisseau, aussi appelé « capsule », à la manière de ce que SpaceX propose aux États-Unis avec Dragon, ou du Soyouz en Russie.
Pour ce deuxième tour de financement de grande envergure, The Exploration Company a pu gagner la confiance de deux fonds souverains européens : le Français French Tech Souveraineté et l’Allemand DTCF (Deep Tech and Climate Fonds). L’opération a été menée par les investisseurs privés Balderton Capital et Plural, et rejoint par Bessemer Venture Partners, NGP Capital, et les investisseurs historiques EQT Ventures, Red River West, Cherry Ventures, Promus Ventures et Omnes Real Tech Fund. Un financement total porté à 216 millions d’euros.
Avancé, le projet de vaisseau a plu aux investisseurs qui voient de la rentabilité dans le projet alors que The Exploration Company annonce avoir dépassé les 800 millions d’euros de contrats signés pour une capsule qui devrait être pour la première fois lancée en 2025.
« Au cours des 12 derniers mois, nous avons franchi des étapes opérationnelles et financières majeures et signé d’importants contrats de service avec des agences spatiales et des clients commerciaux », s’exprimait Hélène Huby dans un communiqué. Le soutien des nouveaux investisseurs sera « déterminant pour nous permettre de franchir une nouvelle étape vers le lancement de Nyx Earth et construire un leader européen de l’espace », ajoutait-elle.
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Le vaisseau spatial Nyx volera en 2025
La capsule en question doit avant tout servir au transport de marchandises, mais The Exploration Company compte aussi pouvoir accueillir des équipages à bord. Le vaisseau se doit d’être réutilisable, et de préparer la prochaine décennie du spatial où les projets seront nombreux en matière de stations spatiales remplaçant la Station spatiale internationale en fin de vie.
Dans ses autres missions spatiales sur lesquelles The Exploration Company garde un œil, il y a aussi la Lune et Mars, et le vaisseau Nyx compte se faire une place en proposant une capacité de charge utile élevée, y compris pour redescendre sur Terre (en emportant jusqu’à 4 tonnes, et redescendant jusqu’à 3 tonnes).
Le coût de fonctionnement du vaisseau spatial européen est prévu entre 25 et 50 % moins élevé « à celui des autres véhicules », annonce l’entreprise, et ses lancements récurrents sont prévus à partir de 2028. Nyx devra aussi être capable d’être installée « sur n’importe quel lanceur lourd, en plus de pouvoir se rendre sur n’importe quelle station spatiale. L’année prochaine, le vol planifié de Nyx emportera avec lui une charge réduite à 300 kg.
Selon l’entreprise, le marché de la logistique spatiale en orbite basse et autour de la Lune dépassera les 300 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Après Ariane 6, l’Europe aura-t-elle son vaisseau spatial capable de faire embarquer marchandises et astronautes ?
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