Passer au contenu

Après les amendes contre Apple et Meta, Washington accuse l’Europe d’« extorsion »

Même si les amendes européennes sont moins élevées que prévu, les sanctions infligés par Bruxelles à Apple et à Meta suite à leurs infractions du DMA suscite la colère de la Maison Blanche qui parle carrément d’« extorsion ».

Washington n’a pas l’intention de tolérer « la nouvelle forme d’extorsion économique » de la Commission européenne, qui a infligé des amendes de 500 millions d’euros à Apple et de 200 millions à Meta suite à des infractions au règlement sur les marchés numériques (DMA).

Deux poids, deux mesures

Dans une déclaration à Reuters, un porte-parole de la Maison Blanche affirme que « les réglementations extraterritoriales qui visent spécifiquement les entreprises américaines, entravent l’innovation et facilitent la censure seront considérées comme des obstacles au commerce et une menace directe pour une société civile libre ». Un argument qui ne manque pas de sel alors que cette même administration Trump impose des surtaxes douanières à tour de bras, y compris aux entreprises européennes.

Les sanctions auraient pu être plus lourdes encore : en vertu du DMA, elles peuvent en effet se monter à 10 % du chiffre d’affaires mondial. C’est « uniquement » 0,1 % des revenus pour Apple, qui ne s’en sort donc pas si mal. Au-delà des sommes en jeu, ce qui compte réellement c’est surtout l’obligation de changement des pratiques commerciales des deux groupes dans les 60 jours.

Lire Apple et Meta ont enfreint les règles européennes : ils ont 60 jours pour changer leurs pratiques

Teresa Ribera, vice-présidente de la Commission en charge de la Concurrence, a justifié la décision de l’exécutif européen par le fait qu’Apple et Meta ont mis en place des mesures renforçant « la dépendance des utilisateurs professionnels et des consommateurs à leurs plateformes ». Le régulateur a donc pris « des mesures fermes mais équilibrées à l’encontre des deux entreprises, sur la base de règles claires et prévisibles ».

On peut ne pas apprécier les règles du DMA, mais le texte a été discuté pendant des années avec l’implication des principaux intéressés, et dûment voté par les différentes strates de décision européennes. La position de Teresa Ribera se veut donc mesurée, loin de la rhétorique belliqueuse de Washington — ou du ton plaintif d’Apple, qui se dit « injustement ciblée » malgré « d’innombrables réunions » et « des centaines de milliers d’heures d’ingénierie » pour se conformer à la loi.

Quoi qu’il en soit, Apple et Meta vont faire appel de la décision. Mais cela n’empêchera sans doute pas l’annonce d’hier d’empoisonner un peu plus les relations transatlantiques : Donald Trump a très clairement ciblé l’Europe dans sa guerre commerciale.

Lire « L’Europe a été conçue pour nous entuber » : la menace de guerre commerciale de Trump se précise

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source : Reuters