La semaine dernière, David Balland, l’un des cofondateurs de Ledger, a été enlevé par des criminels à son domicile. Séquestré et mutilé, le discret entrepreneur a été secouru par le GIGN le lendemain de son enlèvement. Dans le cadre d’une opération de police d’envergure, les ravisseurs ont pu être interpellés. Ils devront répondre de leurs actes devant la justice et risquent la prison à vie.
Peu après l’affaire Ledger, un autre entrepreneur du monde de la cryptomonnaie a été kidnappé en France. Selon les informations de nos confrères du Journal du Dimanche, l’entrepreneur, dont l’identité n’est pas dévoilée, a été enlevé à Sainte-Savine, près de Troyes, dans la journée du vendredi 24 janvier 2025.
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Un guet-apens et une rançon
L’homme, âgé de 30 ans, est tombé dans un piège. Il s’est en effet rendu à un rendez-vous organisé par un client. Sur place, il est tombé sur quatre individus qui l’ont séquestré. Bien vite, le quatuor lui a exigé une rançon en cryptomonnaies. Ils demandaient 20 000 euros pour accepter de le libérer.
La victime est parvenue à contacter un de ses proches. Celle-ci a contacté les forces de l’ordre, qui sont rapidement arrivées sur les lieux. Les quatre ravisseurs ont été interpellés par la police. Une enquête, dirigée par la Cellule de Protection des Personnes et des Négociations (CPN), est en cours.
Les détenteurs de crypto dans le viseur des criminels
Ce nouveau fait divers s’inscrit dans le cadre d’une explosion des crimes à l’encontre des détenteurs de cryptomonnaies. Partout dans le monde, les grands noms de l’écosystème se retrouvent dans le collimateur des criminels. En novembre, le PDG d’une société crypto canadienne a été enlevé en plein cœur de Toronto. Il a été séquestré pendant plusieurs heures avant de retrouver la liberté. Pour Jameson Lopp, cofondateur et directeur de la sécurité de Casa, une société spécialisée dans la protection des détenteurs de cryptos, « un nombre croissant de criminels cherchent à évaluer le retour sur investissement potentiel d’une attaque physique contre un détenteur de crypto bien connu » à mesure que le Bitcoin prend de la valeur.
Pourtant, les acteurs phares de l’écosystème crypto prennent généralement de bonnes habitudes pour protéger leurs avoirs. Ils peuvent par exemple mettre en place un multisig sur leur portefeuille, qui exige plusieurs signatures (ou approbations) pour effectuer une transaction. En d’autres termes, une transaction ne peut être validée que si plusieurs parties approuvent son exécution. De facto, un entrepreneur enlevé ne peut pas uniquement de son propre chef verser des cryptomonnaies à ses ravisseurs.
Par ailleurs, ils sont nombreux à se servir d’un wallet physique, comme un Ledger, pour protéger leurs biens. Sans cet appareil, il est impossible de réaliser une transaction. Enfin, même si une rançon est versée, il est possible que les kidnappeurs ne puissent jamais y accéder. Les plateformes d’échange ou des sociétés d’émission comme Tether peuvent en effet geler certains des avoirs échangés sur les blockchains. C’est ce qu’il s’est passé à l’issue de l’enlèvement de David Balland. Malgré leurs efforts, les criminels n’ont pas réussi à s’emparer des millions envoyés…
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Source : JDD