« Nous consacrerons toute notre attention à la construction d’avion entièrement nouveaux », a tenté de garantir Stephanie Pope, à la tête de la division d’avions commerciaux de Boeing. En cette début du mois de mars à Everett, au fief de Boeing, de nombreux mécaniciens vont pouvoir être transférés vers le programme 777X, qui doit mener au lancement du nouveau long courrier de Boeing, en charge de rivaliser avec Airbus et son A330neo et A350.
L’avionneur américain peut se réjouir de cette manne. Pendant cinq ans, une partie de sa force de travail fut bloquée, occupée à devoir mener des réparations sur 122 appareils de type 787 Dreamliner suite à la découverte de problèmes d’espacement sur le fuselage. Les travaux sur le dernier des appareils viennent de se terminer et l’opération peut donc prendre fin. Les mécaniciens pourront donc reprendre leur poste, sur des tâches plus habituelles, consacrées au futur de la gamme de Boeing.
Parmi les différentes missions, il y a celle du projet 777X, dont les essais en vol ont repris cette année après une pause de cinq mois pour un problème mécanique. Le nombre de mécaniciens consacré aux réparations des 787 se compterait par centaines, et Boeing décrivait sa force de travail bloquée comme des « usines fantômes », forçant les usines d’assemblage classique à devoir limiter leur cadence.
Des milliards de dollars de perte
La commercialisation du 777X n’a pas encore commencé, mais Boeing a déjà produit plusieurs de son nouvel avion, et ces 30 exemplaires en question sont restés stationnés à Paine Field. Certains, comme le soulignait Air Journal, ont déjà soufflé leur sixième bougie, et leur livraison ne pourra être effective qu’après une révision complète.
En attendant, les problèmes rencontrés sur les 787 Dreamliner ont coûté très cher à Boeing, et pas seulement en termes de retard sur le projet 777X. L’avionneur a dû interrompre la production de son appareil à de nombreuses reprises entre l’automne 2020 et l’été 2022, lui causant des « coûts anormaux » à hauteur de 6,3 milliards de dollars. Pour rappel, à la suite d’un mouvement de grève entre le 13 septembre et le 4 novembre 2024, l’avionneur a également perdu plus de 4 milliards de dollars, pour une perte nette de 6,17 milliards de dollars au cours du troisième trimestre.
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Source : Air Journal
